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USA: la Cour suprême divisée entre liberté religieuse et droit des femmes

USA: la Cour suprême divisée entre liberté religieuse et droit des femmes

La Cour suprême des Etats-Unis s'est montrée très divisée mardi, entre juges progressistes et conservateurs, sur la question de savoir si un employeur pouvait invoquer ses croyances religieuses pour limiter l'accès de ses salariées à la pilule du lendemain.

La controverse porte sur quatre des vingt moyens de contraception entièrement remboursés par la réforme de la santé de Barack Obama --deux pilules du lendemain et deux types de stérilet-- que des entreprises refusent de prendre en charge au nom de leur foi.

Dehors, sur les marches de la haute Cour, des dizaines de manifestants se sont rassemblés malgré la neige et les bourrasques de vent.

Des militants féministes brandissaient et scandaient des slogans proclamant "le contrôle des naissances n'est pas l'affaire de mon patron" ou encore "pas de patron dans ma chambre à coucher".

A leurs côtés, un gros bataillon de manifestants anti-avortement donnaient de la voix pour défendre "foi et famille".

Dans ce premier recours contre la réforme de la santé de Barack Obama, que la haute Cour a validée il y a deux ans, les juges ont entendu les arguments d'une chaîne familiale de matériels d'arts créatifs, Hobby Lobby, et d'un petit fabricant de placards, Conestoga, qui refusent, sous peine d'amende, de payer pour ces méthodes de contraception, qu'elles comparent à un avortement.

L'une s'appuie sur sa foi chrétienne, l'autre sur sa confession mennonite.

Les mêmes deux avocats, qui s'étaient opposés il y a deux ans sur la loi Obama sur la santé, ont été mis sur le gril par les neuf juges pendant une heure et demie d'audience. Les trois femmes progressistes ont ouvert le jeu, pour défendre d'emblée l'obligation pour les employeurs de prendre en charge les vingt méthodes de contraception.

Parmi elles, la juge Elena Kagan a brandi le risque de se retrouver "sur une pente glissante" si la Cour donnait ici raison aux entreprises. De la vaccination à la transfusion sanguine, "vous verriez toutes sortes d'objecteurs sortir du placard en invoquant leur religion", a-t-elle déclaré à l'avocat des entreprises, Paul Clement.

En face, le juge conservateur Samuel Alito a demandé à l'avocat du gouvernement Donald Verrilli ce qu'il y avait d'"incompatible" entre une entreprise à but lucratif et la liberté de religion.

L'administration Obama, qui a déjà exempté les congrégations religieuses de la clause "contraception" de la loi, considère qu'une entreprise à but lucratif ne jouit pas du même droit constitutionnel à la liberté religieuse qu'une personne.

La Cour donnera son verdict fin juin.

chv/are

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