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Le conflit syrien domine le sommet arabe à Koweït

Le conflit syrien domine le sommet arabe à Koweït

Les dirigeants arabes réunis en sommet mardi à Koweït tenteront de mettre en sourdine leurs divergences pour appeler à relancer les efforts en vue d'un règlement négocié en Syrie et proclamer leur refus de reconnaître Israël comme un Etat juif.

Le chef de la coalition de l'opposition nationale syrienne, Ahmad al-Jarba, doit prononcer un discours à l'ouverture du sommet, mais ne pourra pas occuper le siège de la Syrie car sa coalition n'a pas encore rempli les conditions requises, selon le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi. Ce siège est vacant depuis la suspension de Damas en 2011.

Le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie Lakhdar Brahimi fera le point pour sa part devant les dirigeants des 22 membres de la Ligue arabe sur les perspectives d'un règlement politique en Syrie après l'échec des négociations de paix à Genève.

Il a affirmé lundi qu'une reprise des négociations entre le régime et l'opposition, dont la deuxième session s'était achevée le 15 février sur un constat d'échec, était "exclue pour le moment".

Le médiateur s'est réuni lundi soir avec M. Jarba, qui a déclaré à l'issue de l'entretien que le régime syrien avait "bloqué toutes les portes devant une solution politique" après avoir "annoncé que le criminel Bachar Al-Assad serait candidat à un troisième mandat illégal".

Le Parlement syrien avait voté le 13 mars une loi qui exclut de facto une participation de l'opposition en exil au scrutin et ouvre la voie à une réélection d'Assad, dont le deuxième septennat expire le 17 juillet.

Le conflit en Syrie, où une révolte pacifique s'est transformée en insurrection armée face à la répression menée par le régime, est entré dans sa quatrième année et a fait plus de 146.000 morts et quelque 9 millions de réfugiés et déplacés.

Signe de l'impuissance des pays arabes, le sommet devrait se borner à appeler le Conseil de sécurité à "assumer ses responsabilités face au blocage des négociations entre l'opposition et le gouvernement syrien", selon le projet de résolutions obtenu par l'AFP.

Les dirigeants arabes demanderont au secrétaire général de la Ligue arabe de "poursuivre ses concertations avec l'ONU" et les autres parties pour "parvenir à une solution négocie et la mise en place d'un pouvoir transitoire" en Syrie, selon le texte.

Les dirigeants arabes doivent par ailleurs proclamer leur "refus absolu et catégorique de reconnaître Israël comme un Etat juif" condition posée par Israël pour parvenir à un accord de paix avec les Palestiniens.

Ils exprimeront leur "rejet de toutes les pressions exercées à cet effet sur la direction palestinienne", en allusion à l'administration américaine qui tente d'assurer la poursuite des négociations de paix, d'après le projet de résolutions.

Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui a été reçu la semaine dernière à la Maison blanche, a rencontré lundi soir les ministres des Affaires étrangères des 22 membres de la Ligue arabe, présents à Koweït, pour les informer des résultats de ses entretiens avec le président Barack Obama, selon des participants.

La récente escalade de tension entre le Qatar d'une part, l'Egypte, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn de l'autre, n'a pas été retenue au menu du sommet, selon des responsables.

Mais les divergences inter-arabes semblent avoir influencé le niveau de représentation au sommet de Koweït et selon le pays hôte, seuls 13 des 22 membres de la Ligue ont confirmé la présence de leurs chefs d'Etat.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Nabil Fahmy, a déclaré aux journalistes qu'un compromis était impossible avec le Qatar car "les blessures sont trop profondes".

Le secrétaire d'Etat koweïtien aux Affaires étrangères, Khaled al-Jarallah, a indiqué que le conflit opposant Doha à Ryad, Abou Dhabi et Manama "sera résolu au sein du CCG", le Conseil de coopération du Golfe, et non durant le sommet arabe.

L'Arabie saoudite, les Emirats et Bahreïn ont rappelé début mars leurs ambassadeurs de Doha pour protester contre ce qu'ils considèrent comme des ingérences du Qatar dans leurs affaires, et contre son soutien inconditionnel aux Frères musulmans, que Le Caire et Ryad considèrent comme une "organisation terroriste".

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