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Barcelone: le vote sur le Camp Nou plus "crucial" que l'affaire Neymar (président)

Barcelone: le vote sur le Camp Nou plus "crucial" que l'affaire Neymar (président)

Le référendum du 5 avril sur la rénovation du Camp Nou engage le FC Barcelone "pour 50 ans", explique à l'AFP son nouveau président Josep Maria Bartomeu, minimisant l'impact des récents démêlés judiciaires autour du transfert de Neymar.

Dans un entretien exclusif, celui qui a pris les rênes du Barça en janvier défend ce vaste projet visant à ajouter un toit au stade actuel et à réaménager les terrains alentours. Des travaux qu'il juge indispensables pour maintenir le club au niveau des meilleurs en Europe.

"Nous avons une grande confiance dans le fait que les +socios+ du Barça verront que ce projet est positif pour tous. S'ils pensent d'abord au club, ils sauront que c'est une décision cruciale pour le rendre plus compétitif à l'avenir."

Josep Maria Bartomeu souligne que le projet de refonte du Camp Nou, avec un budget de 600 millions d'euros sur huit ans, est d'une importance autrement plus importante à long terme que l'affaire Neymar, appelant les électeurs à ne pas confondre cette consultation avec un plébiscite pour ou contre la présidence.

"C'est un projet valable sans doute pour les 50 ou 60 prochaines années, c'est pourquoi cela ne peut pas être (un vote) concernant l'équipe dirigeante", assure le président.

Car la vétusté de l'actuel Camp Nou, érigé en 1957, représente un net manque à gagner par rapport aux rivaux européens de Barcelone. Selon le club, l'enceinte ne génère par exemple que 12 millions d'euros de revenus VIP par saison, contre 43 millions pour le stade Bernabeu du Real Madrid.

Quelque 164.000 "socios" sont donc appelés à voter le 5 avril sur le remodelage des installations, prévu pour s'achever en 2021. Mais cette consultation des "socios" (supporteurs-actionnaires), deuxième référendum en 113 ans d'histoire du Barça préparé "depuis près de deux ans", intervient dans un contexte troublé.

La direction est sévèrement ébranlée par la mise en examen du club en février pour "délit contre le Trésor public" présumé dans le recrutement de Neymar. Une affaire ponctuée en janvier par la démission du président élu en 2010, Sandro Rosell, et l'avènement de son ex-bras droit, Josep Maria Bartomeu.

Ce dernier a tenté de calmer le jeu en dévoilant le montant du transfert de Neymar, 86,2 millions d'euros dont plusieurs contrats annexes. La justice espagnole soupçonne que certaines transactions additionnelles n'aient pas fait l'objet de versements au fisc.

Une accusation dont Bartomeu se défend âprement.

"Nous sommes dans une situation difficile en ce moment, parce qu'on nous demande de payer des impôts sur le transfert au Brésil, que nous avons déjà payés, et des impôts en Espagne que nous avons déjà payés", se défend-il. "On ne peut pas payer deux fois. Nous espérons que cette situation puisse se régler avec la plus grande promptitude et qu'il soit décidé où nous payons des impôts."

Interrogé pour savoir si l'image du Barça risquait de ressortir écornée de l'affaire, Josep Maria Bartomeu juge que cette éventualité est "une injustice" pour son institution, qui entretient un statut à part dans le football européen, entre palmarès exceptionnel, beau jeu, catalanité et implication dans des oeuvres caritatives.

"Il est vrai que certains peuvent penser de l'extérieur que l'image du club pourrait avoir été abîmée mais je pense qu'il est injuste qu'elle le soit pour (un transfert) que nous avons mené en toute légalité", déplore Bartomeu.

Selon lui, le versement par le Barça d'une "régularisation volontaire" de 13,5 millions d'euros au fisc espagnol doit être compris comme un acte de "prudence" et non comme une reconnaissance de culpabilité.

"Ce n'est pas un acte de reconnaissance. Quand nous avons versé ces 13,5 millions au fisc espagnol, nous avons indiqué dans les documents du paiement que nous n'étions pas d'accord mais que nous le faisions en raison d'une décision judiciaire, par prudence, et pour éviter des charges additionnelles et des amendes", conclut-il.

Mais rien n'empêche les "socios", qui auront la parole le 5 avril, de donner de l'affaire une interprétation différente.

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