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Attaque suicide à Kaboul contre un bureau de la commission électorale

Attaque suicide à Kaboul contre un bureau de la commission électorale

Plusieurs individus armés ont pris d'assaut mardi à la mi-journée un bureau de la commission électorale de Kaboul, devant lequel un kamikaze s'est fait exploser, a indiqué la police, à moins de deux semaines du premier tour de l'élection présidentielle.

L'attaque a fait au moins deux blessés, des civils, a indiqué sur Twitter le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Sediq Sediqqi.

"Vers 11H35 (07H05 GMT, ndlr), un kamikaze s'est fait exploser devant un bureau régional de la commission électorale indépendante (IEC)", dans l'ouest de Kaboul, a déclaré un porte-parole de la police de la capitale afghane, Hashmat Estanakzai.

"Plusieurs individus sont entrés dans le bâtiment. Ils sont toujours en train d'échanger des tirs avec la police", a-t-il ajouté.

"J'ai entendu deux puissantes explosions et des tirs", a dit un témoin, Ahmad Sharif, précisant que la police avait bouclé le secteur.

Les employés du bureau attaqué auraient eu le temps de se réfugier dans des pièces sécurisées, selon un porte-parole de la commission électorale, Noor Mohammad Noor. "Nous avons parlé à notre équipe, ils vont bien", a-t-il assuré.

La police avait dans un premier temps fait état d'explosions près du domicile d'Ashraf Ghani, un des favoris de l'élection présidentielle, dont le premier tour aura lieu le 5 avril.

"L'attaque n'a pas été menée contre la maison d'Ashraf Ghani, mais contre un autre bâtiment à proximité", a dit à l'AFP l'entourage du candidat, qui se trouvait mardi dans la province de Paktia (est), pour un meeting politique.

L'attaque n'a pas été revendiquée mais les attentats suicide font partie des armes de prédilection des talibans, artisans d'une violente insurrection en Afghanistan depuis leur éviction du pouvoir en 2001.

Les rebelles islamistes ont promis de mobiliser tous leurs moyens pour "perturber" l'élection présidentielle afghane.

Jeudi, un commando suicide taliban a mené une expédition sanglante dans l'hôtel Serena de Kaboul, le plus prestigieux de la ville.

Neuf personnes ont péri au cours de cette attaque, dont deux Canadiennes travaillant pour la fondation Agha Khan et un Paraguayen oeuvrant pour l'organisme américain NDI, ainsi que le journaliste de l'AFP Sardar Ahmad, sa femme et deux de ses enfants âgés de cinq et six ans.

Le troisième enfant du couple, Abouzar, un garçon de deux ans et dix mois grièvement blessé, était toujours hospitalisé mardi, mais son état de santé montrait des signes d'amélioration, selon les médecins.

Le gouvernement afghan a accusé mardi les services secrets pakistanais (ISI) d'avoir été "impliqués dans la préparation" de l'attaque du Serena, malgré un démenti d'Islamabad.

Jeudi également, dix-huit personnes, dont sept kamikazes et dix policiers, ont été tuées dans une attaque à Jalalabad (est) contre un poste de police proche de la maison du gouverneur local.

Deux jours auparavant, au moins 16 personnes avaient péri dans un attentat suicide en plein coeur d'un bazar de Maïmana, capitale de la province reculée de Faryab, frontalière du Turkménistan au nord du pays.

Ces attaques font ressurgir le spectre de la précédente présidentielle, en 2009, un scrutin chaotique marqué par des fraudes massives et des violences.

L'élection désignera le successeur du président Hamid Karzaï, seul homme à avoir dirigé le pays depuis la chute des talibans et à qui la Constitution interdit de briguer un troisième mandat.

Parmi les favoris du scrutin figurent, outre M. Ghani, Zalmai Rassoul, un ancien ministre des Affaires étrangères, Abdullah Abdullah, un ténor de l'opposition arrivé en 2e position en 2009, et Abdul Rasul Sayyaf, un ancien chef de guerre controversé.

bur-eg/abk

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