Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Ukraine: la monnaie chute, les négociations s'intensifient avec le FMI

Ukraine: la monnaie chute, les négociations s'intensifient avec le FMI

La monnaie ukrainienne a chuté lundi sous l'effet d'un nouveau regain de tensions entre la Russie et l'ex-république soviétique, accentuant la pression sur Kiev qui négocie des aides financières avec le FMI et la Banque mondiale pour éviter la faillite.

La hryvnia a plongé de plus de 2%, le dollar dépassant brièvement 11 hryvnias sur le marché des changes avant de retomber en fin de journée à 10,65 hryvnias.

Sur le marché interbancaire, elle se vendait jusqu'à 11,2 hryvnias pour un dollar, selon la société financière Inter Business Consulting.

La devise, qui a perdu un quart de sa valeur depuis le début de l'année, avait déjà plongé à ces niveaux fin février après les affrontements qui ont fait des dizaines de morts à Kiev et conduit à la fuite en Russie de M. Ianoukovitch. Elle s'était ensuite reprise mais rechute violemment depuis plusieurs jours alors que les autorités ukrainiennes disent craindre une invasion russe.

Pour les analystes de la société financière Brown Brothers Harriman, les marchés se sont inquiétés des coupures de courant en Crimée dues selon les autorités locales pro-russes à une baisse des approvisionnements venus de l'Ukraine continentale, ce qui pourrait constituer "une dangereuse provocation".

Plusieurs régions de la péninsule de Crimée ont connu des coupures de courant dimanche soir et les autorités locales ont accusé l'opérateur ukrainien, qui fournit l'essentiel du courant d'avoir réduit de 50% l'énergie fournie. Côté ukrainien, on a expliqué que les coupures étaient dues à des raisons techniques, tandis que Moscou a annoncé lundi que la situation était rétablie grâce aux générateurs diesel utilisés lors des JO de Sotchi.

"Le pays perd une partie de son territoire, il y a des problèmes avec les rentrées budgétaires: le contexte n'est pas favorable à une stabilisation du taux de change", a indiqué l'analyste financier ukrainien Vitali Chapran, de Expert Rating, cité par le site du magazine Forbes Ukraine.

La spectaculaire dégringolade de la hryvnia, conséquence notamment de la fuite des investisseurs étrangers du pays face à la crise politique et aux craintes de faillite du pays, met la pression sur le gouvernement pour obtenir rapidement une aide financière du Fonds monétaire international.

Une mission du FMI se trouve depuis le 4 mars en Ukraine, qui lui demande au moins 15 milliards de dollars pour éviter la faillite, les caisses de l'Etat étant vides après plus d'un an de crise économique et, selon les nouvelles autorités, des détournements à grande échelle de la part du régime de Viktor Ianoukovitch.

La phase de diagnostic sur les besoins réels de Kiev s'est achevée le 14 mars et les représentants du Fonds négocient depuis les conditions d'un prêt. Jeudi, le FMI a fait état "d'importants progrès" mais souligné qu'il "restait du travail", indiquant espérer conclure sa mission mardi.

Signe que les discussions sont entrées dans une phase cruciale, le Premier ministre Arseni Iatseniouk a renoncé à se rendre au sommet des grandes puissances du G7 lundi et mardi à La Haye pour se concentrer sur les négociations.

Le Fonds demande à Kiev des mesures d'austérité et notamment une réduction des subventions sur les prix du gaz pour la population, estimant que ces dernières représentent 7% du produit intérieur brut et profitent aux plus riches, les plus gros consommateurs.

Le journal ukrainien Vesti affirmait vendredi que les discussions bloquaient sur cette question, très sensible pour la population.

De son côté, la Banque mondiale a entamé lundi une mission à Kiev, où ses représentants ont rencontré le gouverneur de la banque centrale Stepan Koubiv.

L'institution basée à Washington a réaffirmé être prête à verser une aide atteignant trois milliards de dollars afin de financer des projets d'investissements et soutenir le budget de l'Etat.

gmo/neo/rhl

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.