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Le gendre de Ben Laden, un confident et un messager, selon l'accusation

Le gendre de Ben Laden, un confident et un messager, selon l'accusation

Le gendre de Ben Laden était un confident du chef d'Al-Qaïda, qui croyait pleinement en la mission de ce dernier visant à tuer des Américains, a affirmé lundi à New York le procureur, affirmant qu'il était "clairement coupable".

Alors que s'achève le procès de Souleymane Abou Ghaith, le procureur John Cronan a rappelé que c'est vers cet imam koweïtien qu'Oussama Ben Laden s'était tourné dans les heures suivant "le chaos" des attentats du 11-Septembre.

Dans son réquisitoire final, il a affirmé qu'à l'époque, Souleymane Abou Ghaith était devenu le "principal messager" du chef d'Al-Qaïda.

L'accusé de 49 ans, qui était arrivé en juin 2001 en Afghanistan avec sa femme et ses sept enfants, n'était pas un "robot" ou une "marionnette" de Ben Laden, a insisté le procureur.

"Il croyait en la mission de Ben Laden. Il était un confident de confiance", et Ben Laden le respectait, a-t-il ajouté.

Après les attentats, Al-Qaïda "avait besoin d'envoyer un message, (...), que l'Amérique avait eu ce qu'elle méritait, et que cela se produirait encore". L'organisation avait aussi besoin d'attirer de nouvelles recrues.

"Oussama Ben Laden s'est tourné vers cet homme (...) qui avait déjà fait ses preuves", prêchant dans les camps d'entraînement d'Al-Qaïda, a-t-il ajouté. Sa mission, a poursuivi le procureur "était de convaincre les jeunes gens de rejoindre Al-Qaïda pour renforcer" l'organisation.

Souleymane Abou Ghaith, qui épousera plus tard une fille de Ben Laden, devient alors son "principal messager", et avec lui, "la propagande d'Al-Qaïda est devenue mondiale", a ajouté le procureur, soulignant qu'à côté d'Abou Ghaith, Ben Laden était un orateur "ennuyeux".

Dans la salle comble du tribunal fédéral de Manhattan, le procureur a aligné les "preuves claires et accablantes", selon lui, dont de nombreux extraits de discours d'Abou Ghaith, prononcés dans les semaines ayant suivi les attentats du 11-Septembre. L'accusé y affirmait notamment à l'adresse des Etats-Unis que "la tempête ne s'arrêterait pas, spécialement celle des avions", et glorifiait les auteurs des attentats.

"Le but premier d'Al-Qaïda était de tuer des Américains", a insisté le procureur. L'accusé, a-t-il ajouté, avait accepté de faire partie de ce complot.

Souleymane Abou Ghaith, inculpé de complot visant à tuer des Américains, complot visant à apporter un soutien à des terroristes et soutien matériel à des terroristes, a écouté sans mot dire le réquisitoire qui a duré plus de deux heures, via un système de traduction en arabe.

Il a plaidé non coupable et risque la réclusion à perpétuité.

Jeudi, il avait créé la surprise en prenant longuement la parole pour sa défense, du jamais vu à New York pour un responsable d'Al-Qaïda de ce calibre.

Il avait entraîné des jurés médusés dans la grotte où l'avait convoqué Ben Laden le soir du 11-Septembre dans les montagnes afghanes. Mais il avait affirmé qu'il n'avait jamais voulu recruter "qui que ce soit" via ses diatribes enflammées, et qu'il avait simplement voulu faire passer ses convictions via Al-Qaïda, invitant les musulmans à se défendre de l'oppression.

"Non" avait-il aussi répondu à son avocat, lui demandant s'il avait jamais voulu tuer des Américains. Il avait aussi rejeté l'idée d'avoir été le porte-parole d'Al-Qaïda, et nié avoir jamais connu Richard Reid, un Britannique qui avait tenté de faire exploser un vol Paris-Miami avec des chaussures piégées trois mois après le 11-Septembre.

"Ses vidéos et enregistrements audios suffisent à prouver qu'il est coupable", a cependant estimé le procureur, qui en a repassé des extraits à l'envi.

Abou Ghaith avait travaillé pour Al-Qaïda jusqu'en 2002, année où il est parti s'installer en Iran.

Il avait été arrêté fin janvier 2013 à Ankara, après avoir traversé la frontière avec l'Iran. La Turquie l'a ensuite expulsé pour la Jordanie et c'est là qu'il a été arrêté par la CIA, puis extradé vers les Etats-Unis.

Après le réquisitoire, la défense devait entamer ses plaidoiries finales, avant que les jurés ne se retirent pour délibérer.

bd/are

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