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Offre solidaire: quand la bonne cause peut être rentable

Offre solidaire: quand la bonne cause peut être rentable

Comment gagner de l'argent quand, à chaque paire d'espadrilles vendue, on en donne une à des enfants défavorisés ? Aux conférences TED sur l'innovation de Vancouver au Canada, plusieurs patrons ont expliqué qu'une bonne cause pouvait rimer avec rentabilité.

"Tout le monde pense que le +one for one+ (un acheté, un offert) a un coût", a expliqué le fondateur de Toms, Blake Mycoskie, qui vend des chaussures avec un leitmotiv: à chaque paire vendue, une paire offerte à des enfants pauvres.

Or "l'argent que nous avons dépensé a généré un retour sur investissement plus élevé que n'importe quelle campagne de marketing que nous aurions pu faire", a-t-il fait valoir.

Le patron de Toms a souligné également combien l'intégration de causes sociales dans les modèles économiques des entreprises pouvait attirer des salariés talentueux et passionnés, tout en fidélisant les consommateurs, autant d'aubaines pour les résultats de la société.

Blake Mycoskie a commencé à vendre en ligne des chaussures il y a sept ans depuis son appartement en Californie, avant de faire sensation dans le secteur de la mode.

L'entrepreneur était en voyage quand il a rencontré en Argentine des femmes qui l'ont rallié à une action visant à fournir des chaussures fermées à des enfants qui, sans elles, ne peuvent pas se rendre à l'école.

Après les chaussures, il a commencé à vendre des lunettes, pour l'achat desquelles Toms fait des dons dans le traitement de la vision.

Et il vient de se lancer dans le café, distribué par la chaîne américaine de magasins Whole Foods. Pour chaque paquet de café issu du commerce équitable, Toms garantit environ une semaine d'eau potable (140 litres) à une personne pauvre dans cinq pays (Guatemala, Honduras, Pérou, Rwanda et Malawi), en partenariat avec l'association Water For People.

Toms met aussi en avant le fait qu'elle soit une petite entreprise. "Internet et les nouvelles technologies permettent aussi de faire valoir qu'il ne suffit pas d'être un Rockefeller pour faire la différence dans le monde", affirme à l'AFP M. Mycoskie.

Pour autant, des grandes sociétés d'internet se sont engagées dans le même créneau.

Le patron du géant de l'internet Google, Larry Page, est aussi d'avis que des entrepreneurs passionnés peuvent être plus efficaces que des associations humanitaires.

"Beaucoup de gens pensent que les entreprises, c'est le mal", a expliqué M. Page jeudi aux mêmes conférences TED. "Ce n'est pas ce que nous voulons, notamment dans le secteur des nouvelles technologies. Nous avons besoin de changement".

Le projet Loon de Google, qui vise à pourvoir du wifi gratuit à partir de ballons en altitude, donne espoir aux "deux-tiers du monde qui n'a pas internet", a soutenu le co-fondateur de Google.

Le fondateur et PDG de Facebook Mark Zuckerberg, avec le patron de Salesforce.com Marc Benioff, font partie de ces géants de la Silicon Valley qui estiment qu'une entreprise peut gagner de l'argent tout en améliorant les conditions de vie dans le monde.

Le fondateur du fabriquant de voitures électriques Tesla, Elon Musk, également patron de la société SpaceX, qui ravitaille la Station spatiale internationale (ISS), a le projet d'établir des colonies d'humains sur Mars, une mission pour laquelle il se trouve dans une meilleure position que les ONG, ont noté MM. Page et Mycoskie.

"Il y a un grand avantage à être une entreprise à but lucratif avec une mission et un objectif", a assuré M. Mycoskie. "Nous pouvons utiliser nos profits pour soutenir différentes causes".

Le patron de Toms avoue cependant qu'il "ne sait pas si cette bonne conscience de l'économie et de la consommation durera longtemps".

"Les gens sont par nature intéressés par des entreprises qui sont socialement bonnes dans leurs actions, et ce sont les consommateurs fidèles qui font que les affaires perdurent", a-t-il reconnu.

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