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Une grève peu probable au CN, selon le syndicat des employés

Une grève peu probable au CN, selon le syndicat des employés

Il est peu probable qu'une grève soit déclenchée au Canadien National (CN), malgré le rejet de la deuxième entente de principe soumise aux 3000 chefs de train, agents de train, agents de triage et coordonnateurs de formation, a indiqué vendredi le syndicat des Teamsters du Canada.

Le porte-parole de la Conférence ferroviaire Teamsters Canada, Roland Hackl, a rappelé que, bien qu'ils aient un mandat de grève toujours valide, les employés ne pourraient débrayer, puisque le gouvernement fédéral a le pouvoir de leur retirer ce droit de grève en adoptant une loi spéciale de retour au travail.

Le syndicat pourrait à tout moment émettre un avis de grève de 72 heures, mais Ottawa a déjà préparé un projet de loi pour forcer le retour au travail des employés, qui pourrait être promulgué en tout temps.

La ministre fédérale du Travail, Kellie Leitch, a prévenu qu'un arrêt de travail au sein de la plus importante compagnie ferroviaire du pays nuirait à l'économie et aurait des conséquences néfastes pour d'autres employés au Canada.

Un arbitrage nécessaire?

La direction du CN a proposé la piste de l'arbitrage exécutoire pour éviter l'impasse, exigeant une réponse d'ici vendredi après-midi. Or, le syndicat a déjà prévenu ne pas être favorable à une telle approche.

Selon M. Hackl, arbitrage exécutoire n'est pas souhaitable, puisque la direction n'a pas respecté la convention collective, ou de précédentes décisions d'arbitrage ou du conseil des relations de travail, surtout en ce qui a trait aux périodes de repos des employés.

La convention collective autorise les travailleurs à demander une pause après un quart de travail de 10 heures. La direction leur demande cependant de travailler jusqu'à 12 heures consécutives, soit le maximum prévu par la loi. Le porte-parole du syndicat a indiqué que les représentants syndicaux évalueraient leurs différentes options.

Selon M. Hackl, les travailleurs étaient « généralement favorables » à l'entente de principe en elle-même. Il n'a pas entendu beaucoup d'objections sur le contenu de l'accord en tant que tel. « C'était plutôt des litiges en cours avec la compagnie dont les gens ont parlé », a-t-il indiqué.

La Conférence ferroviaire de Teamsters Canada a déclaré que l'entente de principe du 5 février avait été rejetée à 891 voix sur 1751 bulletins de vote, soit une courte majorité de moins de 51 %. Environ 64 % des syndiqués avaient participé au scrutin.

Selon M. Hackl, aucune pression n'est véritablement exercée sur la direction du CN pour négocier un nouveau contrat de travail qui répondrait aux demandes des travailleurs en raison de la menace de retour au travail brandie par Ottawa.

Le président-directeur général du CN, Claude Mongeau, n'a pas caché sa déception face aux résultats du vote qui a lieu, selon lui, au terme de « négociations exhaustives ». Il a soutenu qu'un tel conflit « serait néfaste pour les clients du CN, l'économie canadienne et le personnel de la compagnie ».

Selon Teamsters Canada, la partie patronale ne souhaite pas les rencontrer si ce n'est que pour discuter du processus d'arbitrage.

« Dans un contexte de reprise économique mondiale fragile, nous nous devons de protéger les emplois et les secteurs cruciaux de l'économie canadienne. Je presse les deux parties de tenir compte des intérêts de tous les Canadiens et d'éviter un arrêt de travail, en soumettant les principaux points d'achoppement à un arbitrage volontaire », a écrit la ministre Leitch dans un communiqué vendredi.

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