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Turquie: un an après le cessez-le-feu, Öcalan veut relancer le processus de paix kurde

Turquie: un an après le cessez-le-feu, Öcalan veut relancer le processus de paix kurde

Le chef rebelle kurde emprisonné Abdullah Öcalan a plaidé vendredi, à l'occasion du Nouvel an kurde, pour une relance des discussions de paix avec Ankara, un an après le cessez-le-feu décrété par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Le processus de dialogue est important mais il n'a toujours pas réussi à permettre un accord. C'est la raison pour laquelle il n'existe toujours pas de garantie d'une paix durable (...) en l'état actuel des choses, un cadre légal est devenu inévitable pour le processus de paix", a déclaré M. Öcalan dans un message lu devant plus de 200.000 personnes rassemblées à Diyarbakir (sud-est).

"Le processus de dialogue qui continue aujourd'hui était important. Il a permis aux deux parties d'éprouver leur bonne volonté et leur aptitude. Les deux parties ont réussi cette épreuve avec détermination, même si le gouvernement a cherché à gagner du temps", a poursuivi le chef historique du PKK.

Il y a un an exactement, dans un message lu à Diyarbakir, M. Öcalan avait annoncé un cessez-le-feu unilatéral de son mouvement, après plusieurs mois de négociations secrètes avec le chef des services de renseignement turcs (MIT).

Mais le processus de paix s'est enlisé en septembre lorsque les rebelles kurdes ont annoncé une suspension du retrait de leurs combattants du territoire turc vers leurs bases situées dans le nord de l'Irak, accusant Ankara de n'avoir pas mis en oeuvre les réformes promises.

Malgré ce blocage et ses critiques, Abdullah Öcalan a réaffirmé vendredi son engagement à faire la paix avec le gouvernement turc.

"La paix est plus difficile que la guerre, mais dans chaque guerre il y a la paix", a-t-il dit dans son message, lu par le député kurde Sirri Sureyya Önder. "Nous n'avions pas peur en résistant, nous n'aurons pas peur non plus en faisant la paix", a-t-il ajouté.

"Nous sommes satisfaits que plus aucun policier ni aucun combattant ne meurt", s'est pour sa part réjoui l'actuel maire de Diyarbakir, Osman Baydemir, "j'espère que personne ne laissera plus des frères (Turcs et Kurdes) se battre en Turquie".

Comme l'an dernier, plus de 200.000 personnes se sont rassemblées dans la grande métropole kurde du sud-est de la Turquie pour écouter le message de M. Öcalan. "Longue vie à Apo (le surnom du chef du PKK)", "Nous ne serions pas en vie sans Apo", proclamaient certaines de leurs banderoles.

Mais le processus de paix s'est enlisé en septembre lorsque les rebelles kurdes ont annoncé une suspension du retrait de leurs combattants du territoire turc vers leurs bases situées dans le nord de l'Irak, accusant Ankara de n'avoir pas mis en oeuvre les réformes promises.

En décembre, le gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a fait voter une série de réformes destinées à renforcer les droits des minorités, autorisant notamment l'éducation en kurde dans les écoles privées.

Mais les Kurdes estiment ces réformes insuffisantes et exigent notamment la libération des prisonniers kurdes, dont M. Öcalan, et des militants politiques, ainsi que le droit à l'enseignement en langue kurde dans les établissements publics et l'abaissement du seuil de 10% des voix nécessaires pour entrer au parlement.

Arrêté en 1999 au Kenya, M. Öcalan a été condamné à la peine de mort mais sa peine a été commuée en détention à perpétuité à l'abolition de la peine capitale en Turquie.

Les violences liées à l'insurrection du mouvement armé kurde ont coûté la vie à 45.000 personnes depuis 1984.

dg-pa/abk

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