Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Burundi: peines de prison allant de deux ans à la perpétuité pour 48 militants d'opposition

Burundi: peines de prison allant de deux ans à la perpétuité pour 48 militants d'opposition

La justice burundaise a condamné vendredi à des peines allant de deux ans de prison à la perpétuité quarante-huit militants d'un parti d'opposition accusés d'avoir participé à un mouvement insurrectionnel lors d'affrontements avec la police début mars, a-t-on appris de sources concordantes.

Au total, 70 militants du parti MSD (Mouvement pour la Solidarité et le Développement) avaient été inculpés la semaine dernière, dans la foulée des plus violents affrontements survenus dans la capitale Bujumbura depuis la fin de la guerre civile en 2006.

Vendredi, le tribunal de grande instance de Bujumbura en a condamné 21 à la perpétuité, dix à dix de prison chacun, 14 à cinq ans et trois, mineurs, à deux ans, a affirmé à l'AFP Pierre-Claver Mbonimpa, président de l'Association pour la protection des personnes détenues et des droits humains (Aprodeh).

Tous ont été condamnés pour "participation à un mouvement insurrectionnel avec utilisation d'armes, pour rébellion et pour outrage aux forces de l'ordre".

22 autres personnes ont été acquittées.

Les militants du MSD avaient été arrêtés le 8 mars après des affrontements particulièrement violents avec la police, au cours desquels des policiers avaient été pris en otage au siège du parti à Bujumbura. Une vingtaine de militants avaient été blessés, dont certains par balles, lors de l'assaut donné par la police, qui avait accusé des membres du parti d'avoir ouvert le feu les premiers.

Le président du MSD, l'ex-journaliste Alexis Sinduhije, l'un des plus farouches opposants au président burundais Pierre Nkurunziza, est depuis en fuite et poursuivi pour avoir organisé "une insurrection armée". Il est lui aussi passible de la perpétuité.

Le verdict, confirmé par le bureau du procureur de Bujumbura, a immédiatement été dénoncé par la formation politique.

"C'est une farce judiciaire, une violence institutionnelle et judiciaire orchestrée par le pouvoir", a réagi François Nyamoya, son secrétaire général.

Le Burundi, qui se prépare à des élections générales sous tension en 2015, est traversé depuis plusieurs semaines par une grave crise politique, déclenchée par le départ du gouvernement, dominé par le parti hutu Cndd-FDD, du principal parti tutsi du pays, l'Uprona.

La crise s'est aggravée avec les affrontements du 8 mars.

esd/aud/jmc

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.