Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Syrie: le régime remporte une victoire en s'emparant du Krak des Chevaliers

Syrie: le régime remporte une victoire en s'emparant du Krak des Chevaliers

Le régime syrien a remporté jeudi une importante victoire en s'emparant du fameux Krak des Chevaliers, une étape décisive dans sa volonté d'empêcher toute infiltration rebelle à partir du Liban.

Il s'agit de la troisième reconquête d'une ville rebelle dans la région longeant la frontière libanaise en moins d'une semaine, le régime bénéficiant depuis plusieurs mois d'une part de l'aide des combattants du mouvement chiite libanais Hezbollah et d'autre part des divisions au sein de la rébellion.

"L'armée arabe syrienne a hissé le drapeau de la nation sur le Krak des Chevaliers dans la province de Homs après avoir écrasé les terroristes qui s'y cachaient", a affirmé la télévision syrienne.

La chaîne al-Mayadeen, basée à Beyrouth et qui soutient le régime de Bachar al-Assad, a montré des combattants loyalistes à l'intérieur de la citadelle croisée, hissant le drapeau syrien sur un donjon.

Perchée en haut d'une colline, la citadelle fut construite en 1031 par les Abbassides mais c'est Tancrède, régent d'Antioche, qui s'en empara en 1110 et y installa une garnison franque, lors de la première croisade.

En 1142, le château est confié à l'ordre des Hospitaliers, qui construit plusieurs ouvrages défensifs et c'est de cette époque que date le nom de Krak des Chevaliers. Ce sont les Mamelouks en 1271 qui le prirent par la ruse.

En juillet 2011, quelques mois après le début de la révolte, les habitants sunnites de la ville de Hosn, où est située la citadelle, s'en emparent puis ensuite des insurgés, notamment des Libanais, viennent leur prêter main forte. Outre les salafistes de Jund al-Cham, y étaient en grand nombre les jihadistes du Front al-Nosra.

Les images montrées par la télévision ne montraient pas de dégâts majeurs subis par le château.

"Le Krak des Chevaliers et la région autour ont été libérés des hommes armés qui venaient de Syrie, du Liban et d'autres pays. Stratégiquement, cela veut dire que la route d'approvisionnement de Wadi Khaled au Liban en direction de Tal Kalakh puis à Homs est coupée et nous avons mis fin à l'infiltration des terroristes", a affirmé sur place un colonel à al-Mayadeen.

"Maintenant, il va être possible de s'occuper des autres parties de la province" de Homs, a-t-il ajouté.

Cette prise fait suite à une série de succès dans la région montagneuse de Qalamoun, dans le centre du pays, notamment avec la conquête de Yabroud dimanche puis de Ras al-Aïn mercredi. Cela devrait fermer théoriquement tous les accès avec le Liban, base-arrière pour les insurgés.

Un chef des Forces de Défense nationale (FDN) a indiqué que 40 rebelles avaient été tués en tentant de fuir.

Parmi eux, un chef islamiste libanais, Khaled Mahmoud al-Dandachi, surnommé Abou Sleimane al-Mohajer, avait été libéré il y a trois ans de la prison libanaise de Roumié après avoir détenu pour appartenance à une organisation extrémiste. Il avait rejoint la rébellion en Syrie où il dirigeait Jund al-Cham.

Pour sa part, une source de sécurité libanaise a fait état de 60 blessés, civils et combattants, par les bombardements de l'artillerie syrienne alors que ces personnes traversaient le Nahr al-Kebir, le cours d'eau séparant les deux pays au nord du Liban.

Certains ont été touchés en territoire syrien, d'autres du côté libanais, selon la même source qui a précisé qu'ils ont été hospitalisés au Liban.

"Les gens ont commencé à fuir al-Hosn il y a trois jours et 300 sont arrivés chez nous. Parmi eux, 130 sont arrivés jeudi, mais il y en avait 60 qui étaient tués ou blessés", a indiqué à l'AFP Khaled Hussein, un habitant du village frontalier libanais de Wadi Khaled.

"Il y a encore des corps dans le fleuve", a-t-il ajouté. Un journaliste de l'AFP, qui s'est rendu sur place, a entendu le bruit des bombardements de l'autre côté de la frontière.

Beaucoup des combattants rebelles à Hosn étaient libanais, selon M. Hussein.

Charles Lister, chercheur associé à Brookings Doha Center, a cependant minimisé cette victoire.

"Pour l'opposition, Homs et le nord de Damas vont souffrir de la perte de la frontière libanaise mais je ne crois pas que cela va affecter de manière significative les opérations sur le terrain", indique-t-il.

rim/sk/vl

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.