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Mozambique: des femmes manifestent contre l'indulgence accordée aux violeurs épousant leurs victimes

Mozambique: des femmes manifestent contre l'indulgence accordée aux violeurs épousant leurs victimes

Des Mozambicaines ont manifesté jeudi à Maputo pour demander la suppression dans le futur code pénal d'un article permettant aux auteurs de viol d'éviter la prison ferme s'ils épousent leur victime, une campagne relayée par Amnesty International.

La clause controversée, prévoyant dans ce cas cinq ans de prison avec sursis pour le violeur qui épouse sa victime, figure dans le projet de nouveau code pénal actuellement en discussion finale au Parlement mozambicain, qui en a déjà approuvé les grandes lignes en décembre.

"Epouser un violeur? Non!", proclamaient les pancartes des manifestantes, environ 300, qui ont défilé derrière une jeune mariée en robe blanche souillée de sang et ont comparé leur cause à celle des femmes d'Afghanistan ou d'Inde.

Cette disposition remonte au code pénal de 1886 des anciens colons portugais.

"Peut-être était-ce pour préserver l'honneur (de la victime) mais c'était d'autre temps", a expliqué Alice Mabota, la présidente de la Ligue des droits de l'homme du Mozambique, à l'AFP. "On a maintenant des cas d'enfants de 4 ou 5 ans violés tous les jours... par des parents ou voisins ou autres."

"Le mariage précoce est banal au Mozambique", a commenté le vice-président de la commission parlementaire chargé des lois et des droits de l'homme, Ernesto Lapapa, insistant sur l'importance de préserver l'honneur des familles: "Si quelqu'un est impliqué avec un enfant, sa famille l'oblige à se marier avec".

Les activistes demandent aussi, entre autres, que le viol soit requalifié dans le code pénal mozambicain, car il ne concerne actuellement qu'une pénétration vaginale.

"Je vous garantis que 100% des articles concernés dans la requête de la société civile ne sont plus dans le projet (de code pénal). Ils ont été retirés", a indiqué après la manifestation le chef de la commission des lois du Parlement, Teodoro Waty, à l'agence de presse publique AIM.

Mais la présidente du Parlement Veronica Macamo n'était pas au courant de la suppression des articles incriminés, qui n'ont pas été rendu publics, selon AIM.

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