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Le Bordeaux victime de la baisse des exportations vers la Chine

Le Bordeaux victime de la baisse des exportations vers la Chine

Les exportations de vins de Bordeaux ont diminué en 2013, étant victimes de la forte baisse des expéditions vers la Chine en raison de la querelle entre l'Union européenne et Pékin sur les panneaux solaires chinois et du frein imposé aux repas d'affaires.

Les chiffres présentés par le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) montrent qu'avec 2,31 millions d'hectolitres sur l'année civile, le repli des exportations par rapport à 2012 est de 2 % et atteint même 6 % en valeur globale.

C'est la Chine, client préférentiel depuis plusieurs années, qui a plombé les comptes bordelais avec une baisse de 16% en volume et de 18% en valeur en une année.

Près de 20 % des volumes exportés l'ont été vers la Chine pour un chiffre d'affaires représentant 13 %, soit 276 millions d'euros, de la totalité.

L'une des causes de ce ralentissement est l'enquête antidumping sur les vins européens lancée par Pékin en juin dernier en guise de représailles aux taxes imposées par la Commission de Bruxelles sur l'importation des panneaux solaires chinois.

En décidant de s'attaquer aux vins du Vieux Continent, les Chinois auraient, selon les Européens, plus spécialement visé la France qui avait poussé dans le sens de cette taxation.

Si un accord amiable a été trouvé en juillet 2013 sur le solaire, la procédure concernant les vins européens a continué de faire son chemin et créé l'incertitude.

La sortie de crise semble cependant proche.

« Nous sommes sur la bonne voie pour qu'un compromis soit trouvé s'agissant de l'enquête diligentée sur le vin », a dit récemment la ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq lors d'une conférence de presse avec son homologue chinois.

La viticulture bordelaise espère que le président chinois Xi Jinping mettra à profit sa visite d'État en France la semaine prochaine pour annoncer de bonnes nouvelles sur ce dossier.

Les grands crus pénalisés

L'autre cause de la baisse des exportations vers la Chine est à chercher dans la politique intérieure chinoise.

« Le net ralentissement vers la Chine est surtout lié au changement de politique du gouvernement, qui a la volonté d'encadrer plus sévèrement la pratique des cadeaux et repas d'affaires », estime Bernard Farges, le président du CIVB.

En mettant un frein à ces repas où les grands vins de Bordeaux étaient servis, ce sont les grands crus du vignoble girondin qui ont été pénalisés.

« Cela concerne une quinzaine de grands crus, mais qui ont été fortement [touchés]. Ces repas concernaient de grands volumes et des stocks ont été créés pour y répondre », a signalé à Reuters Olivier Bernard, le président de l'Union des grands crus de Bordeaux (UGCB) qui regroupe environ 130 grands châteaux.

Olivier Bernard se veut pourtant rassurant sur l'avenir. « La Chine reste un partenaire très important pour les vins de Bordeaux. Il ne faut pas oublier que 70 propriétés ont été rachetées par des investisseurs chinois et ils restent de formidables ambassadeurs pour nous dans leur pays », a ajouté le président de l'UGCB.

« Ce marché, qui a connu une croissance exponentielle, se dirige vers une plus grande maturité », a souligné Bernard Farges.

Selon une étude de Vinexpo, la consommation de vins en Chine devrait progresser de 33 % d'ici à 2017. Bordeaux compte y prendre sa part même si la Chine est devenue un pays producteur avec 500 000 hectares de vignobles.

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