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Itinérance : les policiers de Montréal répondent à 140 appels par jour

Itinérance : les policiers de Montréal répondent à 140 appels par jour

« Il y a 15 ans, il aurait été impensable pour des policiers et des intervenants en santé mentale de monter dans la même voiture de patrouille pour aller mener une intervention auprès des itinérants », affirme Jason Champagne, du Centre de la santé et des services sociaux (CSSS) Jeanne-Mance. La culture, on a contribué ensemble à la faire évoluer. »

Le seul fait que M. Champagne a tenu ces propos aux côtés du chef du Service de la police de la Ville de Montréal (SPVM), Marc Parent, est éloquent : les deux hommes ont donné ensemble, jeudi, une conférence de presse pour faire état de la collaboration de plus en plus étroite, et de plus en plus fréquente, entre policiers et intervenants des domaines de la santé et des services sociaux.

Il faut dire que les occasions sont nombreuses : « Nos patrouilleurs répondent à 140 appels par jour pour des cas de personnes souffrant de problèmes de santé mentale ou en situation d'itinérance. Par l'intervention de nos équipes mixtes, nous pouvons envisager le travail policier d'une manière plus intégrée à la trame sociale des différents quartiers », observe Marc Parent, directeur du SPVM.

« Il y a cinq ans, le SPVM a eu l'idée de tirer profit de notre expertise », se réjouit M. Champagne, qui explique qu'un tel partenariat facilite la tâche du personnel du CSSS Jeanne-Mance. En effet, le fait de pouvoir accompagner les policiers sur les lieux mêmes d'une intervention permet aux intervenants de rejoindre des gens en détresse. « Ça nous donne un accès direct aux gens qui ont besoin de services ou de soins, mais qui ne se seraient pas déplacés vers un hôpital ou un CLSC. »

Un nombre croissant de policiers reçoivent de la formation pour mieux intervenir auprès de personnes en crise, qui sont en situation d'itinérance ou qui sont affligées de problèmes de santé mentale. « On est toujours en déploiement et en formation », de dire Marc Parent. Par exemple, les policiers sont retirés provisoirement de leur quart de travail pour être plongés dans des simulations. D'autres policiers sont intégrés au sein d'équipes pluridisciplinaires :

  1. l'Équipe mobile de référence et d'intervention en itinérance (EMRII);
  2. l'Équipe de soutien en urgence psychosociale (ÉSUP);
  3. Réponse en intervention de crise (RIC);

L'itinérance est un problème complexe qui ne se résume pas en quelques statistiques. Néanmoins, il est pertinent de citer ces données, fournies par le SPVM :

  • depuis 2012, l'ÉSUP a effectué 2091 interventions auprès d'hommes (dans 56 % des cas), et auprès de femmes (dans 44 % des cas);
  • la clientèle des 25 à 49 ans représente 42 % des interventions tandis que les moins de 25 ans forment 27 % de la clientèle.

Une collaboration nécessaire et cruciale

« (...) lorsqu'une personne ne va pas bien, il faut appeler les policiers. Les policiers savent que ces équipes existent, et nous, le CSSS Jeanne-Mance, notre souhait, c'est d'avoir davantage d'intervenants qui sont directement dans les lieux où sont les personnes itinérantes », affirmait Jason Champagne le 5 février dernier, deux jours après qu'un policier eut abattu Alain Magloire, un homme qui était en proie à une crise en plein centre-ville de Montréal. Après ces tragiques événements, le frère de la victime avait lancé un cri du coeur, réclamant plus de ressources et une formation plus pointue, pour les policiers.

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