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Chine: arrestation de deux des dirigeants élus d'un village rebelle (autorités)

Chine: arrestation de deux des dirigeants élus d'un village rebelle (autorités)

La justice chinoise a interpellé pour corruption deux responsables adjoints du comité municipal de Wukan, élus il y a deux ans après une rébellion victorieuse de leur village contre des dirigeants corrompus, selon des autorités locales.

Hong Ruichao, l'un des meneurs du soulèvement de ce village du sud de la Chine fin 2011, a été arrêté mercredi, accusé d'avoir touché des pots de vins liés "à des projets immobiliers", a précisé le blog officiel de la municipalité de Lufeng, dont dépend Wukan.

L'autre responsable adjoint du comité du village, Yang Semao, avait quant à lui été placé en détention la semaine dernière pour des motifs similaires, selon les médias d'Etat.

Certains habitants de Wukan se disaient jeudi persuadés de l'innocence de Hong Ruichao: "C'est une décision arbitraire et illégale, nous demandons sa libération", a réagi Zhuang Liehong, un villageois, sur son compte de microblogs.

Ces arrestations interviennent alors qu'une nouvelle élection a été organisée la semaine dernière dans le village, et qu'un nouveau comité de 11 dirigeants locaux sera mis en place début avril, selon la presse officielle.

Les 13.000 habitants de Wukan s'étaient soulevés à partir de septembre 2011, exaspérés par des saisies de terres arbitraires depuis des années et soupçonnant les cadres locaux du Parti communiste d'en tirer profit, et le blocage de la ville en décembre avait suscité un vif intérêt sur les réseaux sociaux chinois.

Contre toute attente, les autorités provinciales du Guangdong avaient finalement accepté l'organisation d'élections locales libres dans le village, une concession sans précédent.

Mais les rebelles nouvellement élus avaient rapidement découvert qu'ils avaient peu de pouvoirs pour obtenir la restitution des terres, face à la résistance des autorités du district, à d'influentes entreprises locales et à des contraintes juridiques.

Yang Semao avait indiqué à l'AFP en décembre dernier que, sur environ 6.500 mu (430 hectares) que les habitants de Wukan cherchent à récupérer, seuls un peu plus de 10% ont été restitués et environ un tiers est considéré comme définitivement perdu.

Les électeurs "ne nous font plus confiance parce que nous n'avons pas servi leurs intérêts", avait-il souligné, déplorant le désenchantement et la défiance de la plupart des villageois.

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