Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le sulfureux Mondial-2022 au Qatar revient tourmenter la FIFA

Le sulfureux Mondial-2022 au Qatar revient tourmenter la FIFA

La FIFA, qui tient son comité exécutif jeudi et vendredi à Zurich, voit ressurgir la sulfureuse question des conditions d'attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar, à douze semaines d'un Mondial au Brésil déjà bien stressant.

La Fédération internationale a déjà bien assez à faire avec la course contre la montre menée au Brésil pour achever à temps les derniers stades. Sur les douze prévus, trois n'ont pas encore été inaugurés: Sao Paulo, Cuiaba et Curitiba. L'enceinte de Porto Alegre a été inaugurée mais il reste encore des structures temporaires à achever.

Le Qatar avait aussi déjà une bonne place au menu de la réunion du comité exécutif pour une autre embarrassante question: celle des conditions des travailleurs immigrés qui ont afflué dans le riche émirat pour le gigantesque chantier de la Coupe du monde, s'apparentant à de l'esclavagisme selon plusieurs ONG et syndicats.

Mais le Daily Telegraph est venu relancer cette semaine la thèse selon laquelle ce Mondial-2022 a été acheté par le Qatar, un nain sur la carte du football qui avait été préféré étonnamment le 2 décembre 2010 aux Etats-Unis, à l'Australie, à la Corée du Sud et au Japon.

Selon le quotidien britannique, des documents montrent que Jack Warner, qui était vice-président de la FIFA à l'époque du vote, ainsi que des membres de sa famille auraient reçu environ 1,43 million d'euros d'une entreprise détenue par le Qatari Mohamed Bin Hammam, président alors de la Confédération asiatique de football.

Ce n'est pas la première fois que les deux hommes sont accusés de corruption, même s'ils ont toujours contesté toutes malversations. Mohamed Bin Hammam, qui convoitait la présidence de la FIFA en mai suivant le vote pour le Mondial, a même été banni à vie du monde du football pour avoir tenté d'acheter des votes de petits pays des Caraïbes.

Jack Warner, le Trinidéen qui dirigeait la CONCACAF - la confédération d'Amérique du Nord, centrale et des Caraïbes - a lui préféré démissionner de toutes ses fonctions dans le football en juin 2011 après avoir été accusé d'être celui qui facilitait les pots-de-vin.

D'autres membres du comité exécutif de l'époque ont été accusés de corruption. Quinze jours avant le vote de décembre 2010 pour les Coupes du monde 2018 - obtenue par la Russie - et 2022, deux autres membres, un Nigérian et un Tahitien, avaient même été suspendus par la FIFA après avoir été pris par la presse anglaise à monnayer leurs voix.

Si cette nouvelle affaire sort aujourd'hui, c'est qu'apparemment le FBI, la police fédérale américaine, s'intéresse de près à ces mouvements de fonds qui ont transité par une banque new-yorkaise.

La FIFA n'a pas voulu commenter. Mais si elle avait choisi par intérêt commercial de décerner en même temps les Mondiaux de 2018 et 2022, son comité d'éthique a lancé lui-même une enquête sur les circonstances ayant conduit à ce double choix.

Plus exactement, elle est menée par l'ancien procureur new-yorkais Michael Garcia. Ce dernier, dont le rapport est attendu dans l'année, a pris la tête de la nouvelle chambre d'investigation du comité d'éthique, mise sur pied dans le cadre des réformes de bonne gouvernance promises par le président de la FIFA, le Suisse Sepp Blatter, suite à l'affaire des pots-de-vin et autres scandales de corruption qui ont terni sérieusement l'image de la Fédération ces dernières années.

C'est dans cette même optique de meilleure gouvernance que la FIFA a modifié ses règles pour l'attribution des prochaines Coupes du monde. Désormais, le pays hôte sera élu par toutes les fédérations membres réunies en congrès et non plus par les seuls membres du comité exécutif, qui ne fera plus que retenir les finalistes.

stp/pgr/jde

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.