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Centrafrique: un an après la prise de Bangui, MSF réclame une aide financière

Centrafrique: un an après la prise de Bangui, MSF réclame une aide financière

A quelques jours du premier anniversaire de la prise de Bangui par la Séléka, Médecins sans frontières dénonce mercredi "un an d'escalade de la violence" en République centrafricaine et exhorte la communauté internationale à accroître son aide.

"C'est une crise humanitaire de très grande ampleur avec des besoins considérables", a souligné Marie-Hélène Rodrigue, directrice des opérations à MSF, de retour de Centrafrique, lors d'un point presse à Paris.

Rappelant que l'ONG emploie 300 expatriés et 2.300 personnels locaux dans le pays et réalise beaucoup d'opérations chirurgicales "très coûteuses", Mme Rodrigue explique que l'ONG "a besoin d'une mobilisation financière" des donateurs privés. Mais la situation dans le pays réclame "aussi d'un engagement financier de la part des bailleurs internationaux".

Aujourd'hui, celui-ci est "extrêmement faible, pas du tout à la hauteur", estime-t-elle.

Présente dans le pays depuis 1997, MSF a vu ces dernières années ce pays déjà exsangue s'enfoncer dans un cycle infernal de tueries. Les violences ont fait près d'un million de déplacés et réfugiés, sur une population totale de 4,6 millions d'habitants, et provoqué une crise humanitaire sans précédent. L'ONG est également présente dans les pays limitrophes, notamment au Tchad où elle vient en aide aux quelque 82.000 réfugiés.

Ses équipes sont confrontées à des "blessures extrêmement spectaculaires", commises à l'arme blanche et qui n'épargnent ni femmes ni les enfants.

Après des mois d'exactions contre les chrétiens, perpétrées en toute impunité par les combattants majoritairement musulmans de la Séléka qui avaient pris le pouvoir à Bangui le 24 mars 2013, l'ONG a constaté un pic de violence depuis la fin de l'année 2013, qui a "ciblé une communauté en particulier avec un esprit de revanche et une haine aveugle, la communauté musulmane, accusée d'être pro Séléka", explique Marie-Elisabeth Ingres, chef de mission en RCA.

Mais pour cette humanitaire, "le plus choquant c'est de voir la non réaction de la communauté internationale". "Si ça se passait aux portes de l'Europe, on agirait beaucoup plus vite", estime-t-elle.

L'Union européenne a annoncé lundi l'envoi de 100 tonnes supplémentaires de médicaments et d'équipements en Centrafrique. Vendredi, une délégation de l'Union européenne à Bangui avait annoncé l'octroi d'une aide de 81 millions à la Centrafrique.

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