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L'avenir des terres agricoles divise les partis au Québec

L'avenir des terres agricoles divise les partis au Québec

Les agriculteurs doivent-ils être propriétaires des terres agricoles qu'ils exploitent? Le Parti québécois et la Coalition avenir Québec ne s'entendent pas sur la question.

Un texte de Jérôme Labbé

Les deux formations politiques, de même que le Parti libéral du Québec et Québec solidaire, se sont positionnés tour à tour sur cet enjeu en début de semaine, alors que leurs chefs rencontraient le président de l'Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau.

Leurs avis divergent concernant le modèle d'entreprise proposé par Pangea, une société développée par Charles Sirois, avec qui François Legault a fondé la CAQ en 2011. Pangea propose essentiellement aux agriculteurs d'acheter les terres qu'ils ne sont plus en mesure de se payer. Celles-ci leur sont ensuite louées, les liquidités ainsi dégagées pouvant être utilisées afin d'investir dans de nouveaux équipements, par exemple.

La chef péquiste Pauline Marois a été la première à exprimer son opinion sur cette façon de faire, disant partager les craintes des représentants de l'UPA, qu'elle a rencontrés lundi. Après avoir limité l'an dernier la propriété étrangère et la spéculation des terres agricoles, elle s'est dite prête à faire un pas de plus, lundi, et à « plafonner les volumes d'hectares qui pourraient être possédés par des fonds, qui ne sont pas des agriculteurs ou des producteurs ».

Son adversaire caquiste, François Legault, voit les choses tout autrement. « Je pense qu'il y a peut-être un encadrement à mettre de ce côté-là, mais je pense qu'on ne peut pas se battre contre le fait qu'il va y avoir de plus en plus deux joueurs : ceux qui possèdent les terres et ceux qui les opèrent dans certains cas », a-t-il expliqué après sa propre rencontre avec M. Groleau, mardi.

« Partout ailleurs dans le monde, la majorité des terres sont possédées par des financiers », a-t-il fait valoir, prédisant qu'à terme, seuls 30 à 40 % des agriculteurs demeureront propriétaires de leurs champs.

Quant au chef libéral Philippe Couillard, il a présenté une position plus nuancée lorsqu'il a été interrogé sur la question mardi.

« Ce modèle, je n'y suis pas fermé », a-t-il répondu. « Il y a des points intéressants, dans le sens qu'on conserve l'exploitation agricole et que c'est un système de coentreprises avec l'agriculteur. Cependant, (...) c'est important que l'agriculteur puisse être à la fois un entrepreneur - c'est le cas - et même un investisseur, s'il le faut. Je veux des agriculteurs entrepreneurs, pas des agriculteurs spéculateurs. Pour moi, la distinction est importante. »

Pour éviter que les champs du Québec soient tous achetés par des entreprises étrangères, le PLQ supprimerait l'impôt sur le gain en capital pour les terres agricoles valant plus d'un million de dollars lorsque celles-ci sont vendues à un membre de la famille.

Un projet de loi limitant à 1000 hectares la superficie des terres agricoles pouvant être acquises par un propriétaire étranger a déjà été adopté à l'unanimité de l'Assemblée nationale au cours de la dernière législature.

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