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Afghanistan: au moins 16 civils tués par un attentat suicide dans le nord

Afghanistan: au moins 16 civils tués par un attentat suicide dans le nord

Au moins 16 personnes ont été tuées mardi dans un attentat suicide en plein coeur d'un bazar du nord de l'Afghanistan, à près de deux semaines d'une élection présidentielle à la fois placée sous haute sécurité et cruciale pour le pays.

L'attentat a été perpétré dans un marché public de Maïmana, capitale de la province reculée de Faryab, frontalière du Turkménistan, ont indiqué les autorités locales, précisant que la charge explosive avait été placée dans un petit véhicule sur lequel circulait le kamikaze.

Le nord de l'Afghanistan avait été relativement épargné par les violences aux premiers jours de l'insurrection talibane mais au cours des dernières années les insurgés ont accentué leurs infiltrations dans ces zones. En novembre dernier, six employés afghans de l'ONG française Acted avaient été abattus dans la province Faryab.

Mardi, au moins 16 personnes ont été tuées et une quarantaine d'autres blessées, dont une femme enceinte et deux jeunes enfants, selon les autorités.

"Toutes les victimes sont des civils et des commerçants du bazar", a déclaré à l'AFP Mohammadullah Batash, le gouverneur de la province de Faryab, alors que le président afghan Hamid Karzaï accusait des "étrangers" d'être à l'origine de cet attentat qui n'a pas été revendiqué dans l'immédiat.

Cette attaque intervient à l'approche de la présidentielle du 5 avril qui doit déterminer le successeur de M. Karzaï à la tête de l'Etat, ce dernier ne pouvant briguer un troisième mandat selon la Constitution.

Neuf candidats sont encore en lice pour succéder à M. Karzaï, seul homme à avoir dirigé le pays depuis la chute des talibans en 2001, après le retrait ce weekend d'Abdul Rahim Wardak, ancien ministre de la Défense, signe d'une intensification de la campagne électorale.

L'ancien ministre des Affaires étrangères réputé proche du président Karzaï, Zalmai Rassoul, l'économiste Ashraf Ghani et le principal opposant lors de la dernière présidentielle, en 2009, Abdullah Abdullah, font figure de favoris pour ce scrutin.

Les talibans du mollah Omar avaient promis la semaine dernière de "perturber" cette élection cruciale pour la transition démocratique dans un pays miné par plus de trois décennies de guerre.

Lors de la présidentielle de 2009, au moins 31 civils et 26 membres des forces de sécurité avaient été tués le jour même du scrutin dans des attaques imputées aux rebelles talibans.

L'élection d'avril intervient de surcroît pendant une période d'incertitude dans le pays à l'approche du retrait, d'ici à la fin de l'année, des 53.000 soldats de la force de l'Otan (Isaf).

Mais les forces afghanes, qui ont déjà pris le relais de l'essentiel des soldats de l'Otan sur le terrain, se sont engagées à renforcer la sécurité à travers le pays dans l'espoir de garantir le bon déroulement du scrutin malgré les menaces des talibans.

Selon le ministère afghan de l'Intérieur, environ 93% des 6.845 bureaux de vote initialement prévus seront ainsi ouverts le jour du scrutin.

"La sécurité va avoir une incidence considérable sur ce vote", a déclaré lundi l'envoyé spécial de l'ONU à Kaboul, Jan Kubis, devant le Conseil de sécurité, qui a voté à l'unanimité pour étendre d'un an la durée de la mission des Nations unies en Afghanistan.

"A ce jour, les violences liées à l'élection sont à un niveau moindre qu'en 2009... malgré la hausse des problèmes de sécurité de manière générale. Mais elles sont en train de croître", avait prévenu M. Kubis, à la veille de l'attentat de Faryab.

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