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Fort rebond à la Bourse de Moscou, rassurée par le spectre limité des sanctions

Fort rebond à la Bourse de Moscou, rassurée par le spectre limité des sanctions

La Bourse de Moscou a fini sur un fort rebond lundi, les investisseurs se montrant rassurés par les sanctions européennes et américaine, qui visent des personnalités liées à la crise en Ukraine et épargnent les entreprises.

L'indice Micex (libellé en roubles) a bondi de 3,74% et le RTS (en dollars) de 4,91%.

Ils avaient chuté à des niveaux inédits depuis la crise de 2009 en raison des risques de sanctions économiques contre Moscou lors des jours précédant le référendum en Crimée.

Le rouble, qui a chuté de 12% face à l'euro depuis le début de l'année, s'est repris et valait vers 15H00 GMT 50,58 roubles pour un euro et 36,30 roubles pour un dollar.

"Les principales raisons du mouvement, ce sont la victoire de la Russie dans la lutte pour la Crimée et le fait que les Occidentaux ne prennent pour l'instant pas de mesures concrètes", a expliqué l'analyste Roman Gritchenko, cité par l'agence Ria-Novosti.

Après un vote sans surprise massif en faveur d'un rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie, la place financière russe avait démarré la journée en hausse. Elle a nettement accéléré après l'annonce, attendue, de sanctions de la part de l'Union européenne, suivie par Washington.

Bruxelles a décidé de gels d'avoirs contre 21 responsable ukrainiens et russes, dont 13 Russes et a promis de nouvelles sanctions dans les prochains jours. Aucun membre du gouvernement russe n'est visé par l'UE, ni aucune société russe.

"C'est le strict minimum attendu", a commenté Marc Chandler, analyste de Brown Brothers Harriman.

Parmi les entreprises cotées, la banque publique Sberbank a ainsi vu son action bondir de 7,28%, la banque VTB de 3,44%, l'opérateur de la Bourse de Moscou 3,60%, le géant gazier Gazprom de 1,57%, le spécialiste du porte-monnaie électronique Qiwi 14,90%.

Les sanctions "se concentrent comme prévu sur des responsables clés, mais le nombre visé est moins important que ce qu'indiquaient les rumeurs", ont relevé de leur côté les analystes de Capital Economics.

Côté américain, les sanctions visent 11 personnes (sept Russes et quatre personnes accusées de collusion avec la Russie en Ukraine) et frappent cependant très près du président russe Vladimir Poutine, avec notamment un vice-Premier ministre et deux conseillers du Kremlin.

Au delà du soulagement immédiat sur les marchés, les économistes de Capital Economics ont cependant souligné que l'économie russe n'était "pas si immunisée contre l'escalade géopolitique actuelle que ce que l'on pensait".

L'économie russe se situait déjà en phase de ralentissement avant l'escalade de la crise politique ukrainienne en la pire confrontation diplomatique entre Moscou et les pays occidentaux depuis la fin de la Guerre froide.

Avec le risque de sanctions et de fuite de capitaux étrangers, les économistes craignent désormais un choc difficile à supporter pour l'économie russe.

"Une récession sera difficile à éviter", ont résumé lundi les économistes de la banque publique VTB Capital, prévoyant une contraction de l'économie aux deuxième et troisième trimestres et une croissance nulle du produit intérieur brut (PIB) sur l'année.

"De nombreux signes montrent que l'économie est frappée par un choc lié à l'incertitude ambiante. (...) Les entreprises retardent leurs investissements et les embauches, tandis que les ménages retardent les dépenses non indispensables", ont-ils expliqué.

La semaine dernière, l'ex-ministre russe des Finances Alexeï Koudrine, très respecté des milieux d'affaires internationaux, a averti que l'économie russe pâtissait déjà des conséquences des tensions autour de l'Ukraine, avant même que des sanctions aient été imposées à la Russie.

"Les crédits contractés par nos entreprises à l'étranger s'élèvent à 700 milliards de dollars actuellement. Aujourd'hui, cela commence à se réduire du fait que de nombreuses lignes de crédit seront supprimées, certains projets communs vont être stoppés, et cela a même déjà commencé", a-t-il expliqué.

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