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Municipales en France: premières élections de l'ère Hollande dans un climat délétère

Municipales en France: premières élections de l'ère Hollande dans un climat délétère

Les Français votent le 23 mars pour la première fois depuis l'élection du président François Hollande en mai 2012, lors de municipales qui s'annoncent difficiles pour les socialistes au pouvoir, plombés par une impopularité record, même si la droite est elle aussi dans la tourmente.

Au niveau national, le scrutin se prépare dans un climat délétère marqué par de violentes invectives entre responsables politiques de droite et de gauche autour de leurs "affaires" respectives: soupçons de trafic d'influence et d'abus de confiance à droite, accusations d'espionnage politique et de mensonge à gauche après la mise sur écoutes de l'ancien président Nicolas Sarkozy.

Toutefois, l'impact sur les municipales de ces scandales qui font la Une des médias français depuis deux semaines est difficile à mesurer. "Le poids du local prédomine dans les intentions de vote et les enjeux", relève Bernard Sananès, de l'institut CSA.

Selon un sondage Ifop, 87% des Français ne croient pas que les affaires modifieront leur vote aux municipales, même si une majorité d'entre eux jugent qu'elles ont un impact négatif pour l'ensemble du personnel politique.

En embuscade, le Front national (extrême droite), qui a présenté un nombre record de candidats pour ce scrutin, espère retirer les marrons du feu et conquérir entre dix et quinze municipalités, alors que ce parti est actuellement quasiment absent au plan local.

Sa présidente Marine Le Pen, qui avait recueilli 17,9% des suffrages à la présidentielle, a appelé les Français à rejeter les candidats d'un "système" qui "est en train de faire tomber la vie politique française dans le caniveau".

Avec plus d'un tiers des Français qui affirment partager ses idées, le FN pourrait maintenir des candidats dans plusieurs dizaines de villes au second tour du 30 mars. Ce faisant, il priverait la droite de reports de voix et pourrait sauver la mise de plusieurs maires de gauche sortants.

"Il y a des signaux alarmants pour la majorité" mais les enquêtes d'opinion n'annoncent pas pour le moment une débâcle de la gauche, résume Jérôme Fourquet, de l'Ifop.

Ainsi, le Parti socialiste (PS) devrait conserver la plupart des grandes villes, dont Paris, qui connait pour la première fois un duel entre deux femmes : l'ancienne ministre de l'Ecologie de Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet, 40 ans, et la socialiste Anne Hidalgo, 54 ans, adjointe du maire sortant Bertrand Delanoë donnée favorite par les sondeurs.

Il devrait toutefois perdre davantage de communes de plus de 10.000 habitants qu'il n'en gagnera.

"On n'a jamais vu de victoire du camp au pouvoir dans des élections intermédiaires", rappelle-t-on au PS, dont les principaux poids lourds se préparent à un remaniement gouvernemental, jugé inéluctable pour l'après-municipales pour tenter de relancer une équipe jugée à bout de souffle.

Selon une étude TNS Sofres fin janvier, 30% des électeurs veulent profiter de ce scrutin pour manifester leur mécontentement à l'égard du pouvoir socialiste, dans un contexte de chômage record et de ras-le-bol fiscal. "Il faut saisir l'occasion de cette élection pour dire stop à François Hollande", souligne à l'envi Jean-François Copé, président de l'UMP, la principale formation à droite.

Mais, selon les experts, le "vote-sanction" pourrait surtout se transformer en "abstention-sanction" alors que les municipales de 2008 avaient déjà enregistré une participation historiquement faible (66,5% au premier tour, 65,2% au second).

"Ce que nous mesurons laisse présager d'une abstention plus élevée qu'en 2008, voire potentiellement beaucoup plus élevée", assure Brice Teinturier (Ipsos).

Redoutée par le Parti socialiste, l'abstention pourrait également toucher une fraction de l'électorat de l'UMP, confronté à une succession de scandales, impliquant son président Jean-François Copé, accusé d'avoir favorisé des proches dans l'utilisation des fonds du parti, mais aussi Nicolas Sarkozy et plusieurs de ses proches visés dans des affaires judiciaires.

Au total, plus de 900.000 candidats vont se disputer les suffrages des électeurs dans les 36.000 communes de France. Si les ressortissants européens peuvent participer au scrutin, il n'en est pas de même pour les étrangers d'origine non communautaire, la gauche ayant finalement renoncé à mettre en oeuvre cette promesse du candidat Hollande.

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