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Une fusillade éclate dans l'est de l'Ukraine

Une fusillade éclate dans l'est de l'Ukraine

Les tensions entre Ukrainiens prorusses et nationalistes débordent de la Crimée, à la veille du référendum sur le rattachement de la péninsule à la Russie. Une fusillade a fait deux morts et plusieurs blessés vendredi soir, dans la ville de Kharviv, dans l'est du pays.

Le président ukrainien par intérim, Oleksander Tourtchinov, a mis les violences meurtrières sur le compte « d'agents du Kremlin ». Il s'agit d'une des critiques les plus directes des autorités ukrainiennes à l'encontre du président russe Vladimir Poutine.

« Vous savez aussi bien que nous qui organise les manifestations de masse dans l'est de l'Ukraine. Il s'agit des agents du Kremlin qui les organisent et les financent, qui font que des gens sont assassinés », a lancé Tourtchinov aux députés.

Kiev dit craindre que Moscou utilise le prétexte de la violence contre les Ukrainiens d'origine russe pour justifier une invasion. Le gouverneur de Kharkiv, Igor Balouta, a demandé à la population de ne pas se laisser entraîner dans des représailles.

« Les incidents de cette nuit étaient une provocation bien préparée de la part d'activistes prorusses », a déclaré le gouverneur.

Il a expliqué que des gens dans un minibus avaient délibérément provoqué une dispute avec un groupe qui organisait une manifestation prorusse avant de redémarrer.

Deux morts

Deux hommes, âgés de 20 et 31 ans, ont été tués dans la fusillade. Le ministre ukrainien de l'Intérieur, Asren Avakhov, a indiqué qu'une trentaine d'individus avaient été arrêtés. Selon l'agence de presse russe Itar-Tass, l'incident est survenu près d'un édifice abritant un groupe nationaliste ukrainien d'extrême droite.

À Moscou, Konstantin Dolgov, responsable des questions de droits de l'homme au ministère russe des Affaires étrangères, a déclaré sur Twitter que les arrestations à Kharkiv de personnes qu'il a décrites comme des « activistes néo-fascistes » devaient être suivies d'une action plus large pour « neutraliser et sanctionner les extrémistes effrénés. »

La fusillade est le plus récent acte de violence à se produire depuis quelques jours dans l'est de l'Ukraine, largement russophone. Les partisans du nouveau gouvernement ukrainien en sont souvent venus aux prises avec des manifestants prorusses. Jeudi, un homme a été poignardé à mort dans la ville de Donesk.

Près de la Crimée, des soldats russes auraient tenté de s'infiltrer dans la région de Kherson à Arbatskaïa, mais auraient été repoussés par l'armée ukrainienne, indique un communiqué du ministère de la Défense de l'Ukraine.

Sur la scène diplomatique, les efforts pour trouver une sortie de crise en Ukraine se poursuivent. Vendredi, la rencontre tenue à Londres entre les chefs de la diplomatie russe et américain a échoué.

Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU se réunissent d'urgence à New York, samedi matin, pour voter sur une résolution des pays occidentaux dénonçant le référendum de dimanche.

Manifestations pro-Ukraine à Moscou

Des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Moscou, samedi, pour dénoncer l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée et la politique de Vladimir Poutine.

« Ne touchez pas à l'Ukraine! », « Non à la guerre! », pouvait-on lire sur des pancartes brandies dans la foule de personnes, où flottaient aussi des drapeaux russes et ukrainiens.

Selon l'estimation d'une journaliste et d'un photographe de l'AFP, ce sont environ 50 000 personnes de tous âges qui ont défilé de la Place Pouchkine, en plein centre de Moscou, à l'avenue Sakharov, du nom du dissident de l'époque soviétique.

« La Russie sans Poutine! », ont scandé sur la scène les deux jeunes membres du groupe contestataire Pussy Riot, sorties de détention en décembre. « Nous pouvons changer le cours des choses plus vite qu'en 1968! », a lancé l'une d'elles, Nadejda Tolokonnikova, faisant allusion à l'intervention soviétique en Tchécoslovaquie.

Cette mobilisation est la plus importante depuis les grandes manifestations qui avaient précédé et suivi le retour de Vladimir Poutine au Kremlin en 2012.

Au même moment, plusieurs milliers de personnes - 15 000 selon la police - étaient rassemblées près de la Place de la Révolution et du Kremlin, à l'appel d'organisations nationalistes, avec des banderoles de soutien à la politique du président russe.

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