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Trois ans de conflit en Syrie, appels à mettre fin au carnage

Trois ans de conflit en Syrie, appels à mettre fin au carnage

Agences de l'ONU et ONG ont lancé un cri d'alarme face au conflit dévastateur en Syrie, entré samedi dans sa quatrième année, avec 146.000 morts, le plus grand nombre de déplacés au monde et une crise sans issue en vue.

Trois ans de combats et bombardements ont contraint plus de neuf millions de personnes à la fuite et détruit le pays, plongé dans une crise humanitaire majeure dans laquelle les enfants sont en première ligne.

Une génération de Syriens risque d'être "perdue à jamais", la guerre civile ayant privé les enfants de soins, d'éducation et de sécurité, ont averti l'ONU et les ONG dans un communiqué.

Selon l'Unicef, le HCR et trois ONG, 5,5 millions d'enfants subissent "l'effet dévastateur" du conflit.

Les organisations ont notamment réclamé l'application d'une résolution votée par le Conseil de sécurité de l'ONU en février qui appelle les parties en conflit à autoriser un accès de l'aide humanitaire à tout le pays.

Une trentaine d'artistes, britanniques pour la plupart, dont Ken Loach, Hugh Grant et Sting, ont également exhorté l'ONU à agir pour les civils.

Dans un appel lancé à l'initiative de l'Unrwa, ils attirent particulièrement l'attention sur le sort de 20.000 habitants du camp palestinien de Yarmouk, à Damas, assiégé par l'armée, et où 128 personnes sont mortes de faim depuis l'été dernier, selon Amnesty International.

Le soulèvement en Syrie est né quelques semaines après le renversement des dictateurs tunisiens et égyptiens, par des rassemblements pacifiques les 15 et 16 mars 2011 pour protester contre l'arrestation de jeunes accusés d'avoir tagué des graffitis anti-régime.

Face à l'impitoyable répression, il s'est militarisé jusqu'à devenir une guerre totale.

Samedi, des combats acharnés avaient lieu à Yabroud, un des principaux bastions des rebelles dans la province de Damas, selon une source militaire affirmant que "les 13 chefs rebelles qui dirigeaient les opérations sont morts".

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme avait rapporté plus tôt des "combats acharnés" à l'entrée est de Yabroud "entre rebelles d'une part et Hezbollah libanais et armée d'autre part, accompagnés de bombardement intenses des hélicoptères du régime".

Depuis plusieurs semaines, armée et Hezbollah pilonnent Yabroud, la dernière ville importante tenue par les rebelles dans la région de Qalamoun.

Fort notamment de ses derniers succès sur le terrain, le président Bachar al-Assad n'est aucunement prêt à lâcher le pouvoir.

Le Parlement a voté jeudi une loi ouvrant la voie à sa réélection, en excluant de facto l'opposition en exil de la prochaine présidentielle, une décision qui torpille les négociations de paix, selon le médiateur international Lakhdar Brahimi.

M. Assad, au pouvoir depuis 14 ans, n'a pas encore officiellement annoncé son intention de briguer un troisième mandat mais il a affirmé en janvier à l'AFP qu'il y avait de "fortes chances" qu'il le fasse. La France a jugé "grotesque" une éventuelle réélection de M. Assad, dont le mandat expire le 17 juillet.

Le régime a repris ces derniers mois du terrain, profitant d'une opposition divisée et d'une rébellion gangrénée par des groupes jihadistes.

Mais aucun des protagonistes -- ni Damas soutenu par la Russie et l'Iran, ni l'opposition appuyée par Ryad et Doha -- ne semble avoir les moyens de l'emporter militairement.

"En dépit de sa barbarie inouïe et malgré son immense supériorité militaire, une chose est certaine: Bachar al-Assad n'a pas réussi à écraser la révolution. Il n'y parviendra jamais", a déclaré le chef de l'opposition, Ahmad Jarba, dans un message publié par le quotidien français Le Monde.

"Le moment est venu pour le monde libre d'aider les Syriens à sortir de leur isolement. Il doit leur donner les moyens de se battre contre Bachar al-Assad et les jihadistes qu'il a tout fait pour attirer", a-t-il ajouté, en référence aux armes que ne cesse de réclamer l'opposition aux Occidentaux.

"Nos combattants ne font pas uniquement face aux aux forces du régime et leurs bandes alliées, mais ils affrontent également des mercenaires terroristes, particulièrement ceux de l'Etat islamique en Irak et au levant (EIIL) qui servent le régime", a ensuite déclaré M. Jarba, dans un discours à Istanbul, siège de la Coalition.

Sur le front diplomatique, l'impasse semble aussi totale.

L'échec des négociations de Genève en janvier et février, qui ont pour la première fois mis face à face des représentants du régime et de l'opposition, a sonné le glas des espoirs diplomatiques, malgré les dénégations des chancelleries occidentales.

Dans ce contexte, l'ambassadeur du pape en Syrie, le nonce Mario Zenari, a appelé la communauté internationale à relancer le dialogue mais "sous d'autres modalités".

A Londres, environ un millier de manifestants, formés essentiellement des membres de la communauté syrienne,ont défilé sous le soleil jusqu'à Downing Street, brandissant des drapeaux de la rébellion et dénonçant l'inaction de la communauté internationale.

bur-cnp/hj/cbo

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