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L'approche du référendum en Crimée provoque une ruée vers les banques

L'approche du référendum en Crimée provoque une ruée vers les banques

Des files d'attente de gens paniqués et espérant retirer le maximum d'argent liquide sont apparues devant les banques en Crimée, à l'approche du référendum de dimanche pour le rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie.

Les autorités pro-russes locales tentent pourtant de rassurer la population, assurant qu'il n'y aura pas de problèmes avec les retraites et les salaires et que les banques disposent de suffisamment de liquidités pour tout le monde.

Mais leurs propos semblaient contredits par la réalité.

Le gouverneur de la banque centrale d'Ukraine Stepan Koubiv a déclaré que les transports de fonds vers la péninsule étaient entravés et que l'institution ne pouvait "même pas assurer la circulation de fonds à l'intérieur de la Crimée".

"Je n'ai pu tirer de l'argent dans aucun des distributeurs d'Oschadbank à Simféropol. Ils n'ont plus de liquide. Donc je suis venue ici à leur principale agence", résume une femme faisant la queue devant la banque dans la capitale de la Crimée.

Dans ce contexte, les rumeurs vont bon train. L'un d'elles, qualifiée de "provocation" par le pouvoir local, affirme que tous les comptes d'épargne sont bloqués et que les retraits d'argent sont limités à 300 hryvnias (23 euros) par jour.

La limite de retrait de liquide a en fait été fixée dans la plupart des banques de Crimée à 1.500 hryvnias par jour et certaines personnes font la queue chaque jour pour pouvoir tirer le maximum d'argent.

De longues queues se sont aussi formées à Sébastopol, le port qui abrite la Flotte russe de la mer Noire et où les bases militaires ukrainiennes sont encerclées par les forces russes.

Des affiches placées sur la devanture des filiales de Morskoï Bank signalent que les distributeurs ne fonctionnent pas et des employés ont indiqué qu'ils ne recevaient pas suffisamment de billets.

Il y a même eu des informations de presse dans les journaux locaux selon lesquels certains habitants de la péninsule se dépêchaient de contracter des crédits dans l'espoir de ne pas avoir à les rembourser une fois que la Crimée fera partie de la Russie.

Les services de presse de plusieurs banques contactés par l'AFP ont refusé de s'exprimer, mais une employée de l'une des principales banques ukrainiennes, Privatbank, a déclaré: "les gens paniquent parce qu'ils veulent avoir leur argent chez eux".

"Quand ils voient qu'ils ont du liquide, qu'ils peuvent le toucher, ça les calme. Il y a tellement de gens qui viennent actuellement, nous ne pouvons pas tous les servir", déclare-t-elle sous couvert de l'anonymat.

Chez Unicredit Bank à Simféropol, un dirigeant assure que les gens ferment leurs comptes d'épargne et essayent de récupérer tout leur argent.

"Il y a l'instabilité politique, et les gens ne savent pas ce qui va se passer à partir de lundi", au lendemain du référendum, explique-t-il.

"Certains retirent leur argent et le placent sous leur matelas, d'autres le dépensent pour faire des stocks de nourriture", déplore-t-il fustigeant le gouvernement local. "Ils ont pris une série de mesures sans aucune logique, ce qui sème la confusion".

Le vice-Premier ministre de la région Roustam Temirgaliev a pour sa part souligné que si la Crimée rejoignait la Russie, les banques ukrainiennes travaillant sur la péninsule devraient s'enregistrer en Russie en tant que banques étrangères.

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