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La Serbie élit son Parlement sur fond de graves problèmes économiques

La Serbie élit son Parlement sur fond de graves problèmes économiques

Quelque 6,7 millions d'électeurs sont appelés à renouveler dimanche le Parlement de Serbie dans des élections anticipées où les conservateurs (SNS) sont bien placés pour emporter le scrutin, forts de l'ouverture récente de négociations d'adhésion avec l'Union européenne.

Si dilemme il pouvait y avoir, il porterait sur l'écart que le Parti serbe du progrès (SNS), formation pro-européenne du puissant vice-Premier ministre sortant Aleksandar Vucic qui domine la coalition au pouvoir, va creuser face à ses adversaires.

Jadis au ban des nations, en raison de son rôle dans les conflits qui ont marqué le démantèlement sanglant de l'ex-Yougoslavie, la Serbie a réussi à surmonter cette image.

Depuis son accession au pouvoir en 2012, le gouvernement du SNS a amélioré d'une manière spectaculaire les relations avec l'ancienne province serbe du Kosovo, où la majorité albanaise a proclamé son indépendance en 2008.

Malgré une situation économique particulièrement difficile, le SNS est néanmoins crédité de 44% des intentions de vote, selon les sondages, soit le double de son résultat lors du scrutin de 2012.

Le Parti socialiste (SPS), son principal allié du Premier ministre sortant Ivica Dacic, arrive loin derrière en deuxième position avec 13,9% des intentions de vote.

La principale force d'opposition, le Parti démocratique (DS), chute à 11% alors qu'il avait obtenu le double lors des législatives de 2012, lorsqu'il a été évincé du pouvoir.

Au total, six coalitions et partis devrait, selon les sondages, se partager les 250 sièges du Parlement. Le leader du SNS, Aleksandar Vucic, 44 ans, a affirmé avoir convoqué des élections anticipées afin d'"obtenir le soutien le plus fort possible pour transformer la Serbie en un État moderne européen".

"Nous avons besoin d'une victoire écrasante pour créer des emplois, pour faire des réformes à pleine puissance, pour lutter avec toute la force contre la corruption", a déclaré M. Vucic, futur chef du gouvernement.

Mais les perspectives économiques sont sombres dans ce pays de 7,1 millions d'habitants, où le chômage frappe 20,01% de la population et où le déficit budgétaire est pour la quatrième année consécutive supérieur à 7% du PIB.

Le Kosovo, dont Belgrade refuse farouchement de reconnaître l'indépendance, a été néanmoins quasiment absent des thèmes abordés dans la campagne électorale qui s'est concentrée sur le redressement de la grave situation économique.

Selon des analystes, M. Vucic - jadis un des pionniers de l'ultranationalisme serbe, désormais engagé corps et âme à la cause de l'intégration européenne de son pays -, compte également mettre à profit le soutien particulièrement important dont il jouit au sein de l'électorat après plusieurs arrestations spectaculaires de richissimes hommes d'affaires, dans le cadre de la lutte contre la corruption et le crime organisé.

Mais les perspectives économiques sont bien sombres dans ce pays, où la bureaucratie est reine et où le secteur public étouffe le budget annuel d'environ huit millions d'euros avec ses 700.000 employés sur un total de 1,7 million d'employés au niveau national.

Le chômage frappe 20,01% des 7,1 millions d'habitants de ce pays des Balkans, où le déficit budgétaire est pour la quatrième année consécutive supérieur à 7% du PIB.

La dette publique dépasse les 60% du PIB et le salaire mensuel moyen est d'environ 350 euros.

A la mi-janvier, l'agence de notation Fitch a dégradé la note de la Serbie de "BB+" à "BB-" sanctionnant ainsi les hésitations de l'État à engager des réformes structurelles impopulaires.

Dimanche, les Belgradois vont également élire leur maire, fief de l'actuelle opposition depuis quatorze ans, et qui risque lui aussi d'être raflé par les conservateurs du SNS.

Les bureaux de vote vont ouvrir à 06H00 GMT et fermer à 19H00 GMT. Les premiers résultats seront donnés dans la nuit de dimanche à lundi.

cn/glr

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