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Affaire Avastin: enquête préliminaire à Rome contre des responsables de Roche et Novartis

Affaire Avastin: enquête préliminaire à Rome contre des responsables de Roche et Novartis

Le parquet de Rome a ouvert une enquête préliminaire contre des responsables des groupes pharmaceutiques suisses Novartis et Roche, qu'ils soupçonnent d'un accord illicite au détriment d'un médicament bon marché, l'Avastin, destiné à traiter la vue, ont rapporté samedi les médias italiens.

L'autorité italienne de la concurrence a infligé le 5 mars une amende d'un total de 182,5 millions d'euros aux géants pharmaceutiques suisses dans cette même affaire.

Le procureur adjoint de Rome Nello Rossi et son substitut, Stefano Pesci, ont inscrit plusieurs managers et administrateurs des deux entreprises "dans le registre des personnes sous enquête", première étape -qui n'implique aucune inculpation- dans la procédure judiciaire italienne, ont rapporté les médias.

La procédure avait été lancée par le parquet de Rome avant l'amende de la commission de l'Antitrust, mais la décision de l'ouverture de l'enquête préliminaire est intervenue seulement ces derniers jours.

"Association à visée criminelle, corruption, escroquerie, dommages à l'Etat, agiotage": tels sont les soupçons portées contre ces managers par la justice italienne.

Les procureurs romains doivent plancher sur les volumineux dossiers que sont en train de leur transmettre l'Antitrust.

Le parquet de Rome devrait par ailleurs demander au parquet de Turin (nord), qui enquête sur les mêmes soupçons, de lui faire parvenir ses recherches. Ce que le parquet piémontais peut refuser (souhaitant poursuivre l'enquête de son côté) ou accepter.

Selon l'Antitrust, "les deux groupes ont conclu un accord illicite pour empêcher l'utilisation d'un médicament très bon marché, l'Avastin, qui traite la maladie de la vue la plus répandue parmi les personnes âgées ainsi que d'autres problèmes oculaires sérieux".

Les sociétés pharmaceutiques cherchaient à exploiter "un produit beaucoup plus onéreux, Lucentis, en se basant sur des différences artificielles entre les deux produits", y compris en décrivant l'Avastin comme un produit plus dangereux auprès des services de santé et des médecins.

Le résultat a été "une plus grande difficulté à traiter de nombreux patients et a coûté aux services publics de santé environ 45 millions d'euros en 2012", a poursuivi la commission de l'Antitrust selon laquelle les coûts à venir auraient pu excéder 600 millions par an.

Selon le quotidien La Repubblica, le traitement par injection intra-oculaire contre la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) par l'Avastin coûte "entre 15 et 80 euros, alors que le Lucentis coûte plus de 900 euros la dose".

La commission a infligé une amende de 92 millions d'euros à Novartis et 90,5 millions d'euros à Roche.

Novartis avait affirmé "rejeter les accusations de comportement anti-concurrentiel" et annoncé son intention de faire appel.

jlv/ros

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