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Russie: accès bloqué à quatre principaux sites internet de l'opposition

Russie: accès bloqué à quatre principaux sites internet de l'opposition

L'accès à trois des principaux sites internet critiques envers le Kremlin ainsi qu'au blog de l'opposant russe Alexeï Navalny était bloqué vendredi depuis la veille au soir, sur ordre de l'autorité russe de contrôle des médias.

Le blog de l'opposant a été mis sur liste noire, puisque celui-ci, placé en résidence surveillée depuis le mois dernier, n'a pas le droit d'utiliser internet, a expliqué dans un communiqué Roskomnadzor, l'autorité de surveillance des médias russes.

En dépit de cette interdiction, le blog de M. Navalny, très critique envers le Kremlin et relativement populaire en Russie, a été régulièrement mis à jour par ses proches, ce qui est considéré par Roskomnadzor comme une "violation" de la décision de justice.

Kasparov.ru, fondé par le champion d'échecs et opposant russe Garry Kasparov, était lui aussi inaccessible et placé sur liste noire pour "incitation à des activités illégales et à participer à des rassemblements de masse qui violent l'ordre public", en référence aux manifestations de l'opposition.

Deux autres sites d'informations critiques envers le Kremlin, EJ.ru et Grani.ru, étaient aussi inaccessibles depuis jeudi soir à partir d'une adresse IP russe.

Brièvement placé sur liste noire, le site internet de la radio Ekho Moskvy est pour sa part à nouveau accessible après que l'accès qu'il proposait au blog d'Alexeï Navalny a été supprimé, a annoncé le porte-parole de l'autorité de contrôle des médias.

La décision de Roskomnadzor intervient deux jours après le licenciement de la rédactrice en chef du site internet d'informations le plus ancien et le plus lu de Russie, Lenta.ru, congédiée pour "diffusion de matériaux à caractère extrémiste".

"On assiste à un véritable ratissage des médias libres sur internet, rien de bon ne nous attend", s'est inquiétée Ioulia Berezovskaïa, directrice du site Grani.ru. "Nous allons continuer notre travail et nous allons persévérer tant que nous le pourrons", a-t-elle ajouté.

Avec une large majorité de journaux et de chaînes de télévisions contrôlés par le pouvoir, l'Internet russe est l'un des rares moyens pour les opposants de s'exprimer.

Depuis l'entrée en vigueur en février d'une loi permettant sur ordre d'un procureur et sans décision d'un tribunal de bloquer l'accès à des sites internet, l'étau se resserre autour des médias indépendants critiques envers le Kremlin.

La chaîne de télévision Dojd, dans le collimateur du Kremlin pour sa couverture des manifestations anti-Kremlin en 2011 et son indépendance de ton, a annoncé la semaine dernière n'avoir "plus qu'un mois à vivre".

Elle connaît de grandes difficultés financières après la décision des principaux opérateurs câblés de ne plus la diffuser en raison d'un sondage sur le siège de Leningrad qui a fait scandale.

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