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La Crimée, la porte des mers chaudes convoitée par Moscou

La Crimée, la porte des mers chaudes convoitée par Moscou

La Crimée, péninsule ukrainienne qui risque de glisser dans le giron russe - une annexion pure et simple aux yeux de l'Occident - représente avant tout pour Moscou un accès aux mers chaudes pour sa flotte qui y est basée depuis le XVIIIe siècle.

Riche de ses plages, de son passé gréco-romain, byzantin, tatar et turc, connue pour la station balnéaire de Yalta où le sort de l'Europe avait été scellé en 1945, cette région touristique et viticole au climat méridional, alors rattachée à la Russie soviétique, avait été "donnée" en 1954 à l'Ukraine soviétique par Nikita Khrouchtchev, alors maître du Kremlin, lui-même d'origine ukrainienne.

Ce cadeau aura empoisonné les relations entre Kiev et Moscou après la chute de l'URSS en 1991.

Pour prévenir les penchants séparatistes d'une région peuplée majoritairement de russophones, Kiev accorde en 1992 à la Crimée le statut de république autonome. La péninsule disposera de sa propre Constitution, de son gouvernement, de son Parlement.

Mais, pour nombre de ses habitants, l'appartenance de la Crimée à l'Ukraine relève d'un malentendu historique et l'autorité de Kiev est régulièrement contestée par certains responsables régionaux et officiels russes.

D'autre part, les deux pays ont eu beaucoup de mal à se mettre d'accord sur les conditions du maintien dans le grand port de Sébastopol de la flotte militaire russe de la mer Noire.

Sébastopol a une importance stratégique pour la Russie car il lui offre une porte de sortie vers la mer Noire et par là, vers la Méditerranée, et le Proche-Orient.

En 1997, Kiev et Moscou ont fini par signer un bail de 20 ans autorisant la Russie à louer 80% environ des installations portuaires de Sébastopol, l'Ukraine en gardant 18%.

En 2010, après des années de querelles, les Parlements ukrainien et russe ont signé, sous la présidence de Viktor Ianoukovitch, un accord prolongeant de 25 ans - jusqu'en 2042 - la présence de la flotte russe, en échange d'une réduction de 30% du prix du gaz russe.

Les 2 millions d'habitants de la Crimée se composent de Russes (59%), d'Ukrainiens (24%) et de Tatars, une communauté de tradition musulmane installée depuis le XIIIe siècle et représentant 12% des habitants de la région qui couvre 27.000 km carrés, soit un peu moins que la Belgique.

Déportés en Sibérie et en Asie centrale sous Staline, puis revenus en Crimée après la chute de l'URSS, les Tatars ont activement soutenu la contestation anti-Ianoukovitch et un de leurs leaders a appelé au boycott du référendum sur le rattachement à la Russie.

Au delà de l'agriculture et du secteur viticole, l'économie de la péninsule bénéficie du tourisme et de l'apport non négligeable de fonds dû à la présence militaire russe. Mais, selon les autorités de Kiev, la péninsule a reçu ces dernières années plus d'argent de l'Etat ukrainien qu'elle ne lui en restituait sous forme de taxes.

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