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Kerry critique l'insistance de Netanyahu sur la reconnaissance d'un "Etat juif"

Kerry critique l'insistance de Netanyahu sur la reconnaissance d'un "Etat juif"

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a qualifié jeudi d'"erreur" l'insistance du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à faire de la reconnaissance d'Israël comme "Etat juif" par les Palestiniens une condition sine qua non d'un accord de paix.

"Je pense que c'est une erreur de la part de certaines personnes de soulever ce sujet encore et encore comme le critère essentiel de leur attitude envers la possibilité d'un Etat (palestinien, NDLR) et de la paix, et nous l'avons évidemment exprimé", a déclaré M. Kerry, sans nommer M. Netanyahu, devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants.

La question de "+l'Etat juif+ a été réglée en 1947 dans la résolution 181 (de l'ONU sur le partage de la Palestine, NDLR) qui contient 40 ou 30 mentions de l'+Etat juif+", a souligné M. Kerry, évoquant également des déclarations en ce sens du défunt président palestinien Yasser Arafat, de 1988 à 2004.

Le gouvernement israélien n'a pas officiellement réagi, mais une source politique non identifiée citée par la radio publique a jugé "plus facile pour les Américains de faire pression sur Israël pour renoncer à exiger d'être reconnu comme Etat juif que de gérer les Palestiniens".

Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui doit être reçu le 17 mars à la Maison Blanche par Barack Obama, a exprimé de très fortes réserves sur les propositions d'"accord-cadre" présentées par M. Kerry, rejetant en particulier la "reconnaissance d'Israël comme Etat juif" et le maintien illimité de troupes israéliennes en territoire palestinien.

"Je ne présenterai pas (aux Israéliens) un accord qui ne prévoirait pas l'abolition du droit au retour et une reconnaissance par les Palestiniens de l'Etat du peuple juif", a prévenu mardi M. Netanyahu.

Dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion autour de M. Abbas mercredi, le Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a dénoncé "les tentatives d'arracher une reconnaissance de la judéité de l'Etat d'Israël afin d'effacer d'une phrase l'Histoire et les droits des Palestiniens".

La diplomatie américaine, qui paraissait jusqu'à présent acquise à une reconnaissance de la judéité d'Israël, a laissé entendre que ce point pourrait ne pas figurer dans "l'accord-cadre" censé intervenir avant la fin avril et traçant les grandes lignes d'un accord de paix.

"Notre position depuis un bon moment est qu'Israël est un Etat juif. Cela ne traduit pas, bien sûr, ce sur quoi les parties s'entendront", a déclaré le 7 mars la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki.

M. Netanyahu fait de cette revendication un élément cardinal d'un accord de paix, assurant que la "racine du conflit" entre les deux peuples est le rejet arabe d'un Etat juif, et non l'occupation des Territoires palestiniens depuis 1967.

Les dirigeants palestiniens se refusent à ce qu'ils considèrent comme une capitulation sur ce qu'ils ont de plus sacré, le souvenir de la "Nakba" (catastrophe) des 760.000 Palestiniens forcés à l'exil en 1948 lors de la création d'Israël, ainsi que leur "droit au retour", et s'inquiètent des conséquences sur le statut de la minorité arabe en Israël.

Ils rappellent également qu'ils reconnaissent déjà l'Etat d'Israël depuis 1993 et que cette exigence n'a été présentée ni à l'Egypte ni à la Jordanie, les deux pays arabes signataires d'un traité de paix avec Israël.

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