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Syrie: l'élection présidentielle torpillerait les négociations (Brahimi)

Syrie: l'élection présidentielle torpillerait les négociations (Brahimi)

Le médiateur international Lakhdar Brahimi a mis en garde jeudi contre la tenue d'une élection présidentielle en Syrie, qui sonnerait selon lui le glas des négociations devant mettre fin à trois ans de conflit.

"S'il y a une élection, je soupçonne que l'opposition, toute l'opposition, ne sera probablement pas intéressée pour discuter avec le gouvernement", a-t-il déclaré à la presse après s'être adressé au Conseil de sécurité de l'ONU.

Il a cependant souligné que la date de l'élection, qui devrait se tenir en mai ou juin, n'avait pas encore été annoncée officiellement à Damas.

Le président Bachar al-Assad a fait part de son intention de se représenter pour un nouveau mandat de sept ans et est assuré de l'emporter.

"Pour l'instant j'ai attiré l'attention (des 15 membres du Conseil) sur cette situation et cette possibilité, c'est à eux de voir s'ils peuvent faire quelque chose", a précisé M. Brahimi.

Interrogé sur l'élection présidentielle, l'ambassadeur syrien Bachar Jaafari a estimé qu'il s'agissait "d'une question relevant de la souveraineté de la Syrie et qui ne peut être décidé que par le peuple syrien".

M. Brahimi a indiqué avoir demandé l'aide du Conseil pour relancer les négociations, qui sont interrompues depuis la mi-février, "afin de s'assurer que s'il y a un troisième round (de négociations), il soit un peu plus productif que le deuxième".

"Nous souhaitons beaucoup poursuivre le processus de Genève", a-t-il souligné, tout en se déclarant "déçu par le résultat plutôt modeste qu'on a réussi à atteindre à Genève".

Selon des diplomates du Conseil, M. Brahimi souhaite que la Russie fasse pression sur son allié syrien pour que celui-ci accepte de reprendre rapidement les discussions en suivant l'ordre du jour qu'il a lui-même proposé le 15 février, lorsque les négociations se sont interrompues. Damas avait refusé cette méthode.

M. Brahimi n'a cependant pas réitéré devant la presse les critiques qu'il a adressées au régime syrien devant le Conseil.

Selon des diplomates présents, il a accusé Damas d'employer des "manoeuvres dilatoires" pour retarder les négociations.

Il a dit aussi "douter fort que la réélection du président Assad pour un nouveau mandat de sept ans puisse mettre fin aux souffrances du peuple syrien".

Selon M. Brahimi, toujours cité par des diplomates, le gouvernement syrien "a affirmé vouloir discuter de tous les problèmes (pendant les négociations) mais a donné la nette impression d'employer des manoeuvres dilatoires et de ne pas vouloir discuter de la mise en place d'un organe gouvernemental de transition".

Le médiateur a par contre souligné que l'opposition de son côté avait accepté les bases des négociations de Genève, notamment ce gouvernement de transition en Syrie, qui priverait le président Bachar al-Assad de tout ou partie de ses pouvoirs.

Il a indiqué au Conseil que les deux camps devront être "mieux disposés" si on veut que les négociations reprennent. Aucune date n'a pour l'heure été fixée.

A l'issue de cette réunion à huis clos, l'ambassadrice luxembourgeoise Sylvie Lucas, qui préside le Conseil en mars, a indiqué que le Conseil n'avait pu se mettre d'accord sur une déclaration commune. Le Conseil est profondément divisé sur le dossier syrien entre Occidentaux pro-opposition et la Russie, alliée de Damas.

Résumant les travaux, Mme Lucas a déclaré que les 15 pays membres avaient apporté leur "plein soutien" à M. Brahimi et à sa méthode de médiation et avaient souhaité la reprise des négociations.

avz/bdx

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