Les discussions vendredi à Londres entre les chefs de la diplomatie russe et américaine sont une occasion "cruciale" pour Moscou de montrer sa volonté d'une "désescalade" en Ukraine, a estimé jeudi le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague.
Les Russes "n'ont saisi aucune occasion pour parvenir à une désescalade de la situation", a dénoncé William Hague. "Donc ces discussions demain seront un moment crucial pour découvrir, étant donné l'échéance dimanche du référendum (qui doit entériner un rattachement de la Crimée à la Russie), s'ils veulent vraiment une désescalade de la situation", a-t-il ajouté.
"Les efforts pour une désescalade passent par une annulation du référendum et par la tenue de négociations internationales", a encore déclaré William Hague.
"S'il n'y a pas de progrès sur ces sujets dans les prochains jours, nous passerons à l'étape suivante de la réponse européenne à cette crise qui impliquera des sanctions sur les déplacements et des gels d'avoirs d'individus en Russie", a-t-il dit, précisant qu'il participerait lundi à une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Bruxelles consacrée au sujet.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui a aussi averti jeudi que les Etats-Unis et l'Union européenne étaient prêts à prendre lundi des "mesures très sérieuses" visant Moscou pour répliquer au référendum de dimanche, rencontrera vendredi à Londres son homologue russe Sergueï Lavrov à propos de la crise ukrainienne.
John Kerry s'entretiendra auparavant dans la matinée avec le Premier ministre britannique David Cameron et William Hague.
Malgré trois entrevues récentes à Paris et Rome, le secrétaire d'Etat américain et le ministre russe des Affaires étrangères, qui ont eu un nouveau contact téléphonique jeudi, n'ont jusqu'ici pas réussi à s'entendre sur une solution diplomatique en Crimée.
Washington a accusé Moscou de ne pas tenir compte de ses "suggestions", tandis que la Russie a présenté des contre-propositions.
L'Ukraine s'est dotée jeudi d'une Garde nationale pour renforcer sa défense face à la Russie qui se livre à des manoeuvres militaires à ses portes sous la surveillance des avions de l'Otan, à trois jours du référendum qui doit entériner la perte de la Crimée.
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