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L'avocat de Pistorius suggère des "hypothèses" à un expert

L'avocat de Pistorius suggère des "hypothèses" à un expert

L'avocat d'Oscar Pistorius a de nouveau interrogé jeudi l'expert qui a examiné la porte criblée de balles et fracassée par une batte de cricket, tentant successivement de discréditer son travail, puis de lui faire admettre que la version de l'accusé était plausible.

Comme la veille, l'avocat Barry Roux a d'abord mis en cause l'enquête de la police et les expertises du colonel Gerhard Vermeulen, chargé de faire parler la pièce à conviction majeure du procès: la porte des toilettes, à travers laquelle Pistorius a tiré quatre balles, tuant sa petite amie Reeva Steenkamp.

Il a repris en détail les manipulations successives de la porte, démontée par la police et apportée au laboratoire d'analyse. Il a aussi reproché à l'expert de ne pas avoir fait tous les tests possibles pour confirmer ou infirmer différentes hypothèses.

Puis Me Roux a changé de tactique. Et débattu avec l'expert des diverses possibilités pouvant expliquer les marques de coups sur la porte.

Le champion paralympique, dans sa version, affirme d'abord qu'il a tiré en aveugle en croyant qu'un cambrioleur était dans les toilettes. A ce moment-là, dans la panique, il dit qu'il n'avait pas ses prothèses jambières, et qu'il était sur ses moignons.

Ensuite, affirme-t-il, il est revenu dans la chambre mettre ses prothèses, s'est aperçu que Reeva n'était pas au lit et, comprenant qu'elle était peut-être dans les toilettes, est reparti, sur ses prothèses, défoncer la porte à coup de batte de cricket.

Tout le débat depuis deux jours tourne autour de la position du sportif amputé lorsqu'il a défoncé la porte. L'expert scientifique, le colonel Gerhard Vermeulen, affirme que Pistorius était sur ses moignons, et non sur ses prothèses, compte tenu de la hauteur et de l'angle des traces de batte sur la porte.

Si tel était le cas, ce serait un nouveau coup dur pour la version de Pistorius, déjà battue en brêche par plusieurs témoins auparavant.

L'avocat a donc amené l'expert sur le terrain des hypothèses: "Nous travaillons sur une supposition, admettons que les marques en bas de la porte soient les marques de coups de pieds de Pistorius, frappant avec ses prothèses."

L'expert a accepté de se placer dans cette hypothèse, pour répéter cependant: "Si l'accusé était sur ses jambes prothétiques lorsqu'il a frappé avec la batte, alors il a dû frapper dans une position très inconfortable et pas du tout naturelle", pour faire les marques aussi bas sur la porte.

Interrogé ensuite par le procureur Gerrie Nel, l'expert a été plus catégorique encore. Dans toutes les hypothèses, a-t-il dit, l'angle de frappe de la batte contre la porte prouve que l'accusé n'était pas sur ses prothèses: "Il est impossible de causer ces deux marques en se tenant debout dans cette position", a dit le colonel Vermeulen.

Par ailleurs, le procureur a fait dire à l'expert qu'il était impossible de dire si les coups portés en bas de la porte avaient été portés avant ou après les coups de feu mortels.

Le procureur cherche ainsi à accréditer sa propre version: les deux jeunes gens se disputaient, Reeva Steenkamp s'est réfugiée dans les toilettes, Pistorius a d'abord frappé contre la porte pour lui demander d'ouvrir. Puis, furieux, il a saisi son arme et fait feu à travers la porte en bois. C'est ensuite seulement qu'il a utilisé la batte de cricket pour enfoncer la porte et dégager sa victime.

cpb/liu/hm

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