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En Géorgie, la crise ukrainienne fait revivre la guerre de 2008 et ravive l'inquiétude

En Géorgie, la crise ukrainienne fait revivre la guerre de 2008 et ravive l'inquiétude

Dans la capitale géorgienne Tbilissi, des drapeaux ukrainiens bleus et jaunes flottent dans la brise printanière en signe de solidarité avec cette ancienne république soviétique qui, comme la Géorgie en août 2008, est confrontée à une intervention armée de Moscou.

Les événements d'Ukraine et la crise qui l'oppose à la Russie sont omniprésents dans les médias et les débats politiques de ce petit pays du Caucase.

"Nous organisons quotidiennement des manifestations non seulement pour montrer notre solidarité envers l'Ukraine mais parce que ce qui se passe là-bas est une question de sécurité nationale pour la Géorgie", explique le militant Andro Barnov.

Des forces russes ont pris le contrôle de la péninsule de Crimée après que de violentes manifestations ont conduit à la fuite le mois dernier du président ukrainien soutenu par le Kremlin, Viktor Ianoukovitch. Le gouvernement régional de Crimée a ensuite proclamé son indépendance et annoncé l'organisation dimanche d'un référendum sur le rattachement de la Crimée à la Russie.

Ces événements rappellent aux Géorgiens les tensions entre Tbilissi et Moscou autour de la région séparatiste d'Ossétie du Sud qui avaient conduit à une guerre de cinq jours en 2008.

Le Kremlin a ensuite reconnu l'indépendance de l'Ossétie du Sud et d'un autre territoire séparatiste, l'Abkhazie, et y a stationné des milliers de soldats. Tbilissi et les pays occidentaux avaient dénoncé une occupation de fait.

De nombreux Géorgiens relèvent à présent la vulnérabilité des anciennes républiques soviétiques et sont convaincus que la conquête de la Crimée va encourager le président russe Vladimir Poutine à renforcer ses pressions sur ces pays.

"Aujourd'hui, le sort de la Géorgie se décide en Ukraine", estime M. Barnov, qui dirige un groupe de réflexion pro-européen.

"L'utilisation en 2014 contre un autre pays du scénario employé par la Russie contre la Géorgie en 2008, qui consiste à prendre par la force militaire des territoires d'un Etat souverain, prouve que nos partenaires et nous-mêmes avons été incapables de nous imposer face à la Russie", avait reconnu le président géorgien Guiorgui Margvelachvili, dans un entretien mardi avec l'AFP

"La communauté internationale doit répondre immédiatement et inciter la Russie à renoncer à ces actions faute de quoi nous risquons d'être confrontés à une nouvelle vague d'agressions et d'occupations, dont la Géorgie a été la première à faire l'expérience", a pour sa part écrit aux dirigeants occidentaux le Premier ministre géorgien Irakli Garibachvili.

Le Parlement géorgien a adopté une résolution appelant la communauté internationale à "défendre le peuple ukrainien contre l'agression russe afin d'éviter un conflit armé et à mettre fin à l'occupation de la Géorgie".

"Pensez à l'enchevêtrement qui naîtrait d'un tracé des frontières selon des critères ethniques en Europe. S'il n'y a plus de règles, une spirale de violence et de destruction est inévitable", a écrit M. Saakachvili la semaine dernière dans une tribune du Washington Post.

"L'Ukraine, la Géorgie et la Moldavie devraient bénéficier d'une adhésion accélérée à l'Union européenne et de plans d'accession à l'Otan afin de bien montrer que la Russie ne peut parvenir à ses fins par des moyens illégaux", a poursuivi l'ancien président géorgien.

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