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Alerte à la pollution en France, la Belgique aussi concernée

Alerte à la pollution en France, la Belgique aussi concernée

Confronté à un niveau de pollution important, la France a décidé jeudi - fait rare - la gratuité des transports en commun en région parisienne, mais aussi à Caen (ouest) et Reims (est), pour inciter les automobilistes à renoncer à leur voiture.

Depuis plusieurs jours, une bonne moitié de la France est affectée de façon plus ou moins marquée par une pollution aux particules, provoquée par une alternance de nuits froides et de journées chaudes et l'absence de vent.

En région parisienne, le niveau d'alerte maximum de pollution aux PM10 (particules dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres) est dépassé depuis mardi. Au total, une trentaine de départements français ont atteint jeudi ce seuil fixé à 80 microgrammes de PM10 par m3 d'air.

La Belgique est également touchée par ce phénomène et les vitesses maximales autorisées ont été réduites jeudi sur les principaux axes routiers du pays, une mesure qui restera en vigueur jusqu'à vendredi soir.

Dans la région parisienne, où vivent 11,8 millions d'habitants, les autorités ont décidé, "considérant les risques importants pour la santé", d'assurer la gratuité des transports publics dans toute la région pendant la durée du pic de pollution.

Concrètement, l'ensemble des métros, trains et autobus sont gratuits de vendredi matin à dimanche soir. Jean-Paul Huchon, président socialiste du conseil régional et, à ce titre, à la tête de l'autorité organisatrice des transports dans la région (Stif), a par ailleurs demandé aux habitants de "privilégier l'usage des transports en commun".

La Préfecture de police de Paris avait déjà décrêté mercredi la baisse des vitesses maximales autorisées et la mise en place d'itinéraires de contournement de la capitale pour les poids lourds.

Ailleurs en France, des mesures ont également été annoncées, dont la gratuité des transports pendant trois jours dans l'agglomération de Caen (ouest) et vendredi à Reims (est).

La France a connu le week-end dernier un épisode printanier exceptionnel, enregistrant plusieurs records de température pour un début mars.

Dimanche, à Paris, le thermomètre a atteint les 21,6°C, du jamais vu depuis 1880.

Les concentrations de particules sont favorisées par un phénomène dit d'"inversion de température". En situation normale, l'air chaud contenant les polluants tend à s'élever naturellement. Mais quand le sol refroidit fortement pendant la nuit en hiver, les polluants se trouvent piégés sous un effet de "couvercle" d'air chaud.

Générées également par l'industrie et le transport (diesel), les particules peuvent provoquer des crises d'asthme, des allergies, des maladies respiratoires ou cardiovasculaires. Les plus fines d'entre elles (moins de 2,5 microns), qui pénètrent dans les ramifications les plus profondes des voies respiratoires et le sang, ont été classées "cancérogènes certains" par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Jeudi, les Hôpitaux de Paris (AP-HP) ont indiqué que la situation était "globalement normale", avec "depuis deux jours une légère hausse des consultations liées à l'asthme", mais pas forcément attribuables à la pollution.

Mardi, une ONG, Ecologie sans frontière, a déposé une plainte à Paris pour dénoncer "le scandale sanitaire" de la pollution de l'air et "l'inertie des pouvoirs publics".

En 2011, la Commission européenne avait assigné la France devant la Cour de justice en raison de dépassements trop fréquents des valeurs limites européennes pour les particules PM10. La France risque une condamnation et pourrait prochainement avoir à payer des amendes de plusieurs dizaines de millions d'euros.

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