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Vivre de la cyberintimidation à l'université

Vivre de la cyberintimidation à l'université

Une étude démontre qu'en plus d'exister largement au primaire et au secondaire, la cyberintimidation frappe également le niveau universitaire au Canada.

La recherche, réalisée par une équipe de l'Université Simon-Fraser, en Colombie-Britannique, conclut que parmi les plus de 2000 étudiants et membres du personnel interrogés dans quatre universités canadiennes, environ 20 % des étudiants ont affirmé avoir été victimes d'intimidations sur Internet.

L'étude a été réalisée dans deux universités de Colombie-Britannique, une des Prairies et une autre des provinces de l'Atlantique. Même si des données de deux universités sont encore à analyser, les informations déjà disponibles révèlent qu'environ un étudiant au premier cycle sur cinq avait subi une telle intimidation, principalement sur Facebook, par messages texte et par courriel. Certains étudiants ont dit avoir été visés par un langage très cru.

« Lorsque vous vous penchez sur la question de la cyberintimidation chez les enfants plus jeunes, ou chez les élèves du primaire ou du secondaire, le phénomène disparaît habituellement vers l'âge de 15 ans, avance la professeure Wanda Cassidy, qui a travaillé à cette étude avec deux collègues. Les travaux sur le phénomène chez les adultes sont par conséquent peu nombreux. Ce qui est surprenant, c'est le fait que cela se produise à ce point dans les universités », a-t-elle ajouté.

Beaucoup des employés des universités qui ont été questionnés ont eux aussi signalé qu'ils avaient subi de la cyberintimidation, soit par des collègues ou par des étudiants.

Plusieurs des participants à l'étude ont affirmé que l'intimidation dont ils ont été victimes leur avait causé de la peur et de l'anxiété, alors que d'autres ont eu des pensées suicidaires.

À peine plus de la moitié des étudiants et des professeurs intimidés ont dit avoir tenté de mettre fin aux remarques blessantes, mais moins de la moitié d'entre eux ont affirmé avoir réussi. Mme Cassidy estime que cela est notamment dû à une absence quasi totale de politiques universitaires s'attaquant à cette question.

« Il devrait y avoir un élément de sécurité voulant qu'ils n'aient pas besoin de s'inquiéter à propos de la possibilité d'être intimidés par des collègues, mais ils ressentent plutôt qu'il n'y a pas d'issue de secours, qu'il n'y a pas moyen de s'en sauver », a commenté la chercheuse.

L'équipe de recherche s'est intéressée à 465 politiques établies par 75 universités entre novembre 2011 et janvier 2012.

Une autre chercheuse, Margaret Jackson, soutient que plusieurs universités ne semblaient pas croire que l'intimidation en ligne aux cycles d'études supérieurs devait être considérée comme de la cyberintimidation.

« Je pense que l'on devrait prendre conscience, particulièrement du côté des employés et des étudiants des universités, du fait que leur comportement peut avoir des conséquences et qu'ils devraient donc agir de façon respectueuse », ajoute Mme Jackson.

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