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Tadjikistan: ministres et hauts fonctionnaires suppriment la terminaison russe de leur nom

Tadjikistan: ministres et hauts fonctionnaires suppriment la terminaison russe de leur nom

Les hauts fonctionnaires et membres du gouvernement tadjik s'empressent par acte de "patriotisme" de supprimer la terminaison russe de leur nom de famille, héritée de la période soviétique, revenant à la forme perse de leur patronyme.

Le ministre de l'Intérieur, le général Ramazon Rakhimov, est ainsi devenu lundi Ramazon Rakhimzoda. "Ce changement est un signe de respect des traditions nationales du peuple tadjik", a expliqué à l'AFP le responsable du service de presse du ministère.

Le ministre de l'Intérieur est le dernier d'une série de hauts responsables qui ont répondu à l'appel au patriotisme lancé en janvier par le procureur général du pays.

Il a été précédé depuis le début de l'année par le vice-Premier ministre, la chargée des questions sociales ainsi que les ministres des transports, de l'Energie, de l'agriculture, de la santé, le directeur de l'agence de lutte contre la corruption et des dizaine de chefs d'administrations territoriales.

Ce processus se poursuit également dans l'administration présidentielle. L'homme fort du pays, le président Emomali Rakhmon, avait donné le la en mars 2007, en supprimant la terminaison russe de son nom qui était jusqu'alors Rakhmonov. Il avait été suivi par des milliers de compatriotes, tandis que les administrations locales recevaient l'ordre d'enregistrer les nouveaux nés sous des noms sans terminaison russe.

La russification des noms avait débuté dans les années 1930, alors que le Tadjikistan était une république soviétique. Au cours des dernières années de l'URSS, accompagnées de la montée des nationalismes, les intellectuels tadjiks avaient appelé au retour des noms perses dans ce pays voisin de l'Afghanistan.

Après avoir constaté dans trois universités la tendance inverse, le retour à des noms à terminaison en "ov" ou "ev", chez au moins 500 étudiants, le procureur général Cherkhron Salimzoda avait fustigé en janvier "le faible niveau d'éducation patriotique de la jeunesse".

Mais pour plus d'un million de Tadjiks, les travailleurs migrants, dont les transferts d'argent depuis la Russie représentent presque la moitié du produit intérieur brut de ce pays pauvre, un nom à consonance russe est le plus souvent perçu comme un atout. "Cela facilite la recherche d'un travail et améliore les perspectives d'obtention de la citoyenneté russe", résume un d'entre eux, Abdourozik, 32 ans.

"J'ai rétabli la forme russe de mon nom pour ne pas avoir de problème lorsque l'on contrôle mon identité", dit-il.

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