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Sur le Maïdan de Kiev, Poutine nouvelle bête noire des Ukrainiens

Sur le Maïdan de Kiev, Poutine nouvelle bête noire des Ukrainiens

"Poutine = Dracula", "Poutine = Hitler", "Poutine - Kaputt", "Poutine, barre-toi" : depuis une dizaine de jours, les affiches attaquant le président russe ont fleuri, nombreuses, sur les barricades, les tentes et les murs du Maïdan à Kiev.

Les plus dures et les plus insultantes sont celles comparant M. Poutine à Hitler, souvent en faisant un amalgame de leurs noms et dénonçant "Putler qui a pété un câble".

Cette vague d'attaques personnelles contre le dirigeant russe arrive au moment même où, pour la même raison, son attitude envers l'Ukraine et la question de la Crimée lui permettent de battre son record de popularité en Russie depuis sa réélection à la présidence en 2012.

Il y a quinze jours encore, les innombrables panneaux, affiches et simples feuilles de papier ornant le haut-lieu de contestation dans la capitale ukrainienne étaient remarquables par une absence quasi totale de tout slogan antirusse.

"Cela a changé le jour où l'on a vu notre président Viktor Ianoukovitch, apparaître à Rostov (en Russie) et demander l'aide de Moscou", explique un membre d'une unité d'autodéfense du Maïdan, Vladimir Karasik.

"Je suis de Kharkiv (dans l'Est russophone), je parle russe, je n'ai rien contre les Russes en tant que nation. Mais ce jour-là, j'ai compris que Ianoukovitch était en fait le serviteur de Poutine, c'est inacceptable", ajoute-t-il.

"Et ensuite, il a attaqué la Crimée, tout à fait comme Hitler", ajoute son camarade, Taras Gamaï. "Heureusement, nous n'avons pas ouvert le feu, sinon ce serait la IIIe guerre mondiale", ajoute un manifestant qui préfère garder l'anonymat, car il est fonctionnaire.

Certains slogans anti-Poutine affichés sur le Maïdan sont drôles, parfois vulgaires, basés sur des jeux de gros mots intraduisibles. D'autres font de l'humour politique, comme celui qui fait semblant de s'adresser au président américain: "Obama, demain Poutine viendra prendre l'Alaska".

Sur la grande rue Institoutska, théâtre des violences ayant fait une centaine de morts, une grande plaque de fer posée contre une barricade proche du Maïdan, porte une inscription au ton plus dramatique: "Poutine, tu peux mentir à ton peuple, insulter ma dignité, me casser les bras et même me tuer, mais tu ne pourras jamais me priver de ma liberté!".

Les jeunes militants de Maïdan ont tenu à faire savoir leur opinion sur M. Poutine à l'étranger. Lors de la marche qui les a conduits mardi devant les ambassades de France, d'Allemagne, de Grande-Bretagne et de l'Union européenne, ils ont porté des panneaux de même nature en anglais.

Si certains se bornaient à une demande diplomatique précise, par exemple en ajoutant au portrait du président russe une demande de sanctions économiques "seules capables de l'arrêter", d'autres véhiculaient un message plus direct, tel "Keep calm and fuck you Putin" ("Restez calme et que Poutine aille se faire foutre").

En Russie, plus de deux Russes sur trois disent approuver la politique de Vladimir Poutine, selon une étude effectuée fin février par le Centre Levada (indépendant).

"Ils sont tous trompés par les mensonges de leur propagande", juge Taras Gamaï. "C'est parce qu'ils veulent faire de nous leurs esclaves, car la Russie serait très faible sans notre potentiel industriel et intellectuel".

via/kat

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