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Soudan: un mort lors d'une manifestation d'étudiants du Darfour (police)

Soudan: un mort lors d'une manifestation d'étudiants du Darfour (police)

Un étudiant a été tué mardi à Khartoum lors d'une manifestation d'étudiants originaires du Darfour, une région de l'ouest du Soudan en proie aux violences, a affirmé la police, après la dispersion du rassemblement par la force.

Selon Amnesty International, le jeune homme a succombé à l'hôpital à des blessures par balle, "après que les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogènes et ouvert le feu à balles réelles".

Deux étudiants ont "été blessés sur le campus de l'université de Khartoum et transportés à l'hôpital où l'un d'eux a succombé", a indiqué un communiqué publié sur le site du ministère de l'Intérieur, sans fournir de précisions sur les circonstances du décès.

Selon un correspondant de l'AFP sur place, environ 300 étudiants, la plupart originaires du Darfour, manifestaient à l'université pour réclamer le rétablissement de la paix dans cette vaste région minée par la guerre et les violences.

Les manifestants à l'Université de Khartoum ont été dispersés par des tirs de gaz lacrymogènes. Ils ont riposté par des jets de pierres sur les policiers et ont été frappés alors qu'ils tentaient de sortir du campus, a ajouté le correspondant.

Selon des militants, des dizaines de personnes ont été arrêtées sur le campus.

Dans son communiqué, la police affirme que ses membres se sont retirés après avoir dispersé la manifestation, et appelle "les étudiants à ne pas donner aux membres des mouvements rebelles l'occasion de s'infiltrer dans le corps étudiant".

"Ces groupes sont des hors la loi et n'ont pas le droit de mener des activités politiques", a poursuivi la police, en allusion aux rebelles qui luttent contre le gouvernement de Khartoum dans la région du Darfour depuis 11 ans.

Le campus a été fermé pour une durée indéfinie, a annoncé l'agence soudanaise SUNA.

La manifestation a coïncidé avec des déclarations de la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, qui a dénoncé les attaques contre les civils au Darfour et exhorté les autorités "à protéger les civils et à s'assurer que ceux qui ont commis de graves violations des droits de l'Homme rendent des comptes".

Selon des témoins cités par ce Haut-commissariat de l'ONU, des groupes armés ont attaqué quelque 45 villages dans la zone de Um Gunya, à environ 50 km au sud de Nyala dans le Sud-Darfour, depuis fin février.

Selon des sources locales à l'AFP, des miliciens loyaux à Moussa Hilal, un ancien chef réputé des milices pro-gouvernementales janjaweed, ont en outre pris le contrôle de Saraf Omra, à 100 km d'El-Geneina, le chef-lieu du Darfour-Ouest.

Mme Pillay a aussi déploré que les forces de la mission conjointe de l'ONU et de l'Union africaine au Darfour (Minuad), ainsi que les représentants des organisations humanitaires notamment, ont été empêchés de rejoindre la zone des violences.

Selon le porte-parole de la Minuad, Christopher Cycmanick, les soldats de la paix ont reçu des informations selon lesquelles environ 50.000 personnes avaient été déplacées de Saraf Omra.

Ces nouveaux déracinés viennent s'ajouter aux 40.000 recensés début mars dans le Sud-Darfour.

La région compte déjà près de 2 millions de déplacés, après 11 ans de conflit entre rebelles et pouvoir, mais aussi en raison de combats sanglants entre milices arabes se disputant la terre, l'eau et les droits miniers.

La guerre y avait éclaté en 2003 entre milices pro-gouvernementales et des rebelles réclamant une distribution plus équitable des richesses.

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