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Soudan: l'ONU dénonce les attaques contre les civils au Darfour

Soudan: l'ONU dénonce les attaques contre les civils au Darfour

La Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a dénoncé mardi les attaques contre les civils au Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie à la guerre et aux violences depuis 11 ans.

"Il y a eu un usage disproportionné de la force par des groupes armés dans des zones du Sud-Darfour qui ne sont pas des cibles militaires. Il faut un arrêt immédiat des attaques contre les civils non armés", a affirmé Mme Pillay, citée dans un communiqué.

"J'exhorte les autorités à protéger les civils et à s'assurer que ceux qui ont commis de graves violations des droits de l'Homme et du droit humanitaire rendent des comptes", a-t-elle ajouté.

Selon des témoins, ces groupes ont attaqué quelque 45 villages dans la zone Um Gunya, à environ 50 km au sud de Nyala, capitale de l'Etat du Sud-Darfour, depuis fin février, précise le Haut-Commissariat.

"Alors qu'il est difficile de vérifier le nombre de personnes tuées, environ 50.000 civils ont été déplacés sur fonds de pillages et d'incendies criminels", a-t-elle indiqué. Ces déplacements ont été enregistrés depuis fin février dans la région de Um Gunya, a précisé à l'AFP une porte-parole du Haut-Commissariat, Ravina Shamdasani.

Mme Pillay a par ailleurs déploré que les forces de la Minuad (la mission conjointe de l'ONU et de l'Union africaine au Darfour), ainsi entre autres que les représentants des organisations humanitaires, ont été empêchés de rejoindre les zones affectées par les attaques.

"Le gouvernement soudanais doit permettre à la Minuad de s'acquitter de son mandat de protection des civils, et doit garantir l'accès aux populations dans le besoin", a souligné la Haut-Commissaire.

Ces récentes attaques se sont traduites par un flux de déplacés, selon l'ONU qui estime que la plupart ont fui vers les camps du Darfour-Sud comme ceux de Kalma et Al Salam, près de Nyala. Près de 200.000 déplacés se trouvaient déjà dans ces camps avant les attaques enregistrées depuis fin février, selon l'ONU qui ne précise pas le bilan actuel.

"Leur arrivée a un impact accablant sur les ressources déjà limitées en eau, nourriture et services de santé qui sont disponibles dans les camps", a signalé Mme Pillay.

La Minuad, créée il y a six ans et forte de 19.000 soldats et policiers, est l'une des plus importantes missions de maintien de la paix dans le monde.

Elle a pourtant été mise à mal par la récente recrudescence des violences au Darfour, qui compte déjà près de 2 millions de déplacés, après 11 ans de conflit entre les rebelles et le gouvernement de Khartoum, mais aussi en raison de combats sanglants entre milices arabes se disputant la terre, l'eau et les droits miniers.

apo/mnb/ros

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