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RDC: l'armée consolide sa présence dans l'est face aux rebelles rwandais

RDC: l'armée consolide sa présence dans l'est face aux rebelles rwandais

Des munitions, quelques vêtements, des chaussures abandonnées: les rebelles rwandais ont déserté une position importante dans l'est de la République démocratique du Congo, après une attaque dimanche de l'armée congolaise, appuyée par les Casques bleus.

A Kalengera, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, des militaires des Forces armées de la RDC sont déployés au côté de quelques dizaines de soldats indiens de la Mission de l'ONU (Monusco).

A la sortie de la ville commence le parc national des Virunga. Classé au patrimoine mondial de l'Unesco, cet espace héberge une faune et une flore variées, mais aussi certains des dizaines de groupes armés qui sévissent au Nord-Kivu pour des raisons ethniques, économiques ou foncières.

L'un des groupes armés qui trouvent refuge dans les hauteurs verdoyantes du parc est la rébellion hutu rwandaise des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), dont des membres sont accusés d'avoir participé activement au génocide contre les Tutsis en 1994 au Rwanda.

A l'entrée des Virunga, juste avant une barrière où les FDLR prélevaient illégalement une taxe, deux chars et des véhicules de la Monusco sont postés derrière des fils barbelés. Deux soldats indiens se tiennent prêts à une éventuelle riposte, armés de leur mitrailleuse.

Sur la route cahoteuse traversant le parc, des militaires ont pris possession d'un important poste des FDLR. Un officier supérieur de l'armée congolaise explique que ses hommes ont ramassé les munitions abandonnées par les rebelles.

Assis sur des pierres volcaniques, des militaires au moral haut fument, d'autres mâchent de la canne à sucre. L'officier, lui, garde à ses pieds un précieux trésor: un sac de toile blanche recélant la solde des soldats. Méticuleusement, il regarde sa liste, fait les calculs.

A Tongo, à environ 15 kilomètres au nord-ouest de Kalengera, on croise un convoi de cinq véhicules de la brigade d'intervention de l'ONU. Chargée de combattre les groupes armés de l'Est congolais, cette unité a soutenu en novembre l'offensive victorieuse du gouvernement de Kinshasa contre la rébellion congolaise du Mouvement du 23 mars (M23).

Sur les hauteurs de la localité, la pluie diluvienne a poussé les militaires à se réfugier dans des restaurants ou des boutiques. Selon deux officiers supérieurs des commandos congolais, le bilan des affrontements de dimanche est de deux morts et cinq blessés chez les FDLR, et aucune victime du côté de l'armée.

Les combats ont duré "une heure" dit l'un des officiers. Les FDLR, une centaine, "ont utilisé des kalachnikovs et des armes lourdes, dont des mitrailleuses et des lance-roquettes", ajoute-t-il, "la majeure partie s'est repliée dans le parc".

Les FDLR, disséminées dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, compteraient 1.500 à 2.000 combattants environ selon les estimations. Bon nombre d'entre eux ont fait souche au Congo.

Interrogé sur la difficulté qu'il y a à mater cette rébellion, l'officier explique que "les FDLR sont plus familiarisés avec [la] population que le M23", et qu'il y a "des FDLR congolais".

"Nous sommes ici, à Tongo, pour vérifier qu'ils ne se sont pas infiltrés dans la population", poursuit l'officier.

Les opérations en cours pourraient être le prélude à une grande offensive conjointe de l'armée et de la Monusco, attendue de longue date.

Mardi, le chef de la Monusco, Martin Kobler, a lancé un nouvelle sommation ressemblant fort à un ultimatum et enjoignant les FDLR à se rendre "sans délai".

La force de l'ONU a annoncé qu'en cas contraire, elle joindrait ses forces "très bientôt" à celle de l'armée pour les neutraliser.

Selon l'officier supérieur congolais, les Casques bleus apportent pour l'instant un soutien logistique (évacuation des blessés, ravitaillement en eau...), et en "renseignement aérien", mais le lancement de l'offensive conjointe ne serait plus qu'une question d'heures.

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