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Le Boeing toujours introuvable, la piste terroriste s'éloigne

Le Boeing toujours introuvable, la piste terroriste s'éloigne

Le Boeing de Malaysia Airlines disparu depuis samedi était toujours introuvable mardi, alors qu'Interpol a estimé que la piste terroriste s'éloignait, et qu'en Chine les familles des passagers du vol ont refusé une proposition d'indemnisation.

"Plus nous avons d'informations, plus nous sommes portés à conclure qu'il ne s'agit pas d'un incident terroriste (...)", a déclaré mardi à Lyon (centre de la France) M. Ronald K. Noble, secrétaire général d'Interpol, estimant qu'il s'agissait plus probablement" d'un trafic d'êtres humains".

L'annonce par la police que l'un des deux passagers voyageant à bord du Boeing 777 avec des passeports volés était un clandestin iranien avait provoqué ce week-end des craintes d'une attaque terroriste, mais mardi la police malaisienne estimait elle aussi que l'hypothèse de l'immigration clandestine était la plus probable pour expliquer le vol d'identité.

Deux Iraniens identifiés par Interpol comme étant Pouri Nour Mohammad, âgé de 18 ans et Delavar Seyed Mohammad Reza, âgé de 29 ans, cherchaient vraisemblablement à émigrer en Europe. Le plus âgé projetait de se rendre en Suède pour y demander l'asile, selon la police suédoise, et voyageait avec un faux passeport italien sous le nom de Luigi Maraldi.

Le chef de la police malaisienne, Khalid Abu Bakar avait déjà déclaré à propos du plus jeune : "Nous ne pensons pas vraisemblable qu'il soit membre d'un groupe terroriste et nous pensons qu'il essayait d'émigrer en Allemagne".

Les deux passeports, l'un appartenant à un Italien, l'autre à un Autrichien, avaient été volés en 2013 et 2012 en Thaïlande, plaque-tournante pour diverses organisations criminelles qui viennent notamment se fournir en faux documents.

Selon la police thaïlandaise, un autre Iranien, "M. Ali", a organisé l'achat des billets des deux hommes par l'intermédiaire d'une agence de voyage de Pattaya, station balnéaire au sud de Bangkok.

M. Ali est soupçonné de faire partie d'un "réseau de trafiquants d'êtres humains" envoyant entre autres des ressortissants du Moyen-Orient "travailler dans des pays tiers, notamment en Europe", destination finale des deux passagers suspects, après Pékin, a précisé à l'AFP le patron de la police dans le sud du royaume, le général Panya Maman.

Plus de trois jours après la disparition de l'avion, des dizaines de navires, d'avions et d'hélicoptères de neuf pays (notamment Chine, Etats-Unis, Vietnam, Malaisie, Philippines, Singapour) participent aux recherches.

La Chine, dont 153 ressortissants se trouvaient à bord de l'appareil et qui reproche à la Malaisie de n'avoir pas immédiatement engagé tous les moyens nécessaires, a annoncé le redéploiement de dix satellites à haute résolution pour l'aide à la navigation, l'observation des conditions météorologiques, les communications.

Le vol MH370, parti de Kuala Lumpur à destination de Pékin avec 239 personnes à bord, a brusquement disparu des écrans radar dans les premières heures de samedi, alors qu'il se trouvait quelque part entre la côte orientale de la Malaisie et le sud du Vietnam.

Menées depuis sans aucun résultat, les recherches ont été étendues par la Malaisie lundi en mer de Chine méridionale de 50 milles marins (environ 90 km) à 100 milles de rayon autour du lieu où le contrôle aérien a perdu le contact avec l'appareil.

Le Vietnam a annoncé mardi également étendre ses opérations "vers l'est et le nord-est", précisant avoir demandé l'aide des pêcheurs de la région.

Egalement très mobilisés, les Etats-Unis ont envoyé deux destroyers transportant des hélicoptères et un avion de surveillance. Le FBI et l'agence américaine de la sécurité dans les transports (NTSB) ont envoyé des techniciens et enquêteurs auxquels se sont joints des spécialistes de Boeing.

A plusieurs reprises depuis samedi les secours ont fait état de la découverte en mer d'éléments susceptibles d'appartenir à l'avion.

A chaque fois, néanmoins, les vérifications ont infirmé ces découvertes, que ce soit un possible radeau de survie qui n'était qu'"une couverture moisie pour enrouleur de câble" ou une nappe de carburant qui ne provenait pas de l'avion.

En attendant de connaître le sort de l'avion, les familles des passagers arrivées à Kuala Lumpur oscillaient entre espoir et résignation. Mardi, les familles chinoises ont refusé "l'aide financière" de 5.000 dollars par personne que leur proposait la Malaysia Airlines.

"Tous les membres de la famille essayent de rester optimistes et espèrent qu'ils ont survécu (mais) nous nous préparons au pire", ont indiqué les proches de Catherine et Bob Lawton, un couple de quinquagénaires parmi les six Australiens sur le vol MH370.

Le Boeing 777-200 transportait 239 personnes, dont deux enfants en bas âge. Outre les 153 Chinois et quatre Français (dont trois élèves du Lycée français international de Pékin), se trouvaient à bord 38 Malaisiens, sept Indonésiens, six Australiens, trois Américains et deux Canadiens, mais également des Russes et des Ukrainiens.

Si l'avion s'est abîmé en mer, il pourrait s'agir de la catastrophe aérienne la plus meurtrière d'un avion de ligne depuis 2001, date de l'accident d'un Airbus A300 d'American Airlines qui avait fait 265 morts aux Etats-Unis.

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