Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

François encourage un débat ouvert sur les défis de la famille

François encourage un débat ouvert sur les défis de la famille

Un an après son élection, le pape veut un vrai débat à l'issue ouverte sur les questions de la famille, notamment sur celle des divorces remariés, même s'il reste ferme sur les principes doctrinaux.

Cette manière de procéder, sans craindre les oppositions, est aujourd'hui personnifiée par un des grands électeurs de Jorge Mario Bergoglio, le cardinal allemand Walter Kasper, 81 ans, qui cristallise les attentes des novateurs et les crispations des traditionalistes.

Sur le thème épineux de l'accès des divorcés remariés à la communion, c'est lui que François avait choisi en février pour présenter devant ses pairs au consistoire une longue réflexion, avec des pistes visant à permettre à ces catholiques de communier à nouveau, dans le respect de la doctrine, au terme d'une démarche personnelle.

Le cardinal Kasper, ancien responsable du dialogue oecuménique de Benoît XVI, s'est expliqué mardi dans le quotidien Repubblica, avec des mots qui rappellent ceux de François: chercher de nouvelles solutions "n'est pas contre la morale et contre la doctrine" de l'Eglise, "mais plutôt en faveur d'une application réaliste de la doctrine à la situation actuelle". "L'Eglise ne devrait jamais se considérer comme équipée d'une guillotine et plutôt laisser toujours ouverte la porte de la miséricorde. La doctrine ne peut pas être changée, mais ce n'est pas une lagune stagnante, plutôt un fleuve aux eaux vives", selon Mgr Kasper.

Le sujet divise les cardinaux. Pour l'Eglise le sacrement du mariage est indissoluble mais beaucoup sont conscients que ceux dont le mariage a échoué ne peuvent être exclus de l'Eglise.

"Quand l'amour échoue, car souvent il échoue, nous devons entendre la douleur de cet échec, accompagner les personnes qui ont connu l'échec de leur propre amour. Ne condamnez pas", avait supplié le pape fin février.

"C'est François qui demande le débat, même si certains veulent l'en empêcher", a confirmé le cardinal Kasper. Dans son interview la semaine dernière au quotidien Corriere della Sera, François avait fait état lui-même d'"échanges ouverts" entre cardinaux. "De cela je n'ai pas peur, je le cherche même", avait-il dit.

Le pape avait cité le cardinal Kasper dès son premier Angelus en mars 2013, mentionnant son livre à peine publié "Barmherzigkeit" ("Miséricorde").

Dans une institution où souvent les résultats des discussions pouvaient être prévus à l'avance, les deux synodes d'octobre prochain et de 2015 sur la famille s'annoncent comme intenses et agités. Cela ne veut pas dire qu'il y aura des révolutions doctrinales, mais le pape veut obtenir des résultats pour mieux intégrer tous ceux qui sont en marge de l'Eglise.

C'est cette approche prudente qui prévaut aussi face à la réalité homosexuelle. Le pape a appelé les homosexuels à se sentir dans l'Eglise, tout en confirmant le non de principe contenu dans le catéchisme catholique à la relation homosexuelle.

Sur ce sujet aussi, le pape veut savoir, comprendre les raisons des évolutions sociétales, sans pour autant les avaliser.

Dans une interview à la chaîne américaine NBC, le cardinal conservateur de New York, Timothy Dolan, a affirmé que François "veut comprendre pourquoi certains Etats ont choisi de légaliser les unions civiles des couples homosexuels".

François, a ajouté aussitôt le cardinal américain, "n'a exprimé aucun type d'approbation de ces unions". Mais le pape considère que "l'Eglise doit chercher les raisons qui ont conduit à légaliser ces unions, plutôt que de les condamner immédiatement". Le pape "pose des questions sur la raison pour laquelle cela a prise sur certaines personnes".

Sur toutes ces questions, le pape s'attache à comprendre les motivations de ceux qui s'éloignent de l'Eglise parce que leur manière de vivre est trop différente de ses normes. Il a mis en garde contre le "vaccin contre la foi" que serait une attitude de rejet et de mépris. C'est une grande nouveauté de sa première annnée de pontificat.

jlv/fka/fc

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.