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Chili: Michelle Bachelet à la tête du Chili pour un second mandat

Chili: Michelle Bachelet à la tête du Chili pour un second mandat

La socialiste Michelle Bachelet a été investie mardi pour un second mandat à la tête du Chili qui devrait lui permettre de mener à bien des réformes visant à plus d'équité sociale dans un des pays les plus prospères d'Amérique latine.

La nouvelle présidente, vêtue d'un sobre tailleur noir, a prêté serment lors d'une cérémonie d'investiture tenue au Congrès à Valparaiso, à quelque 120 km de la capitale chilienne.

"Oui, je promets", a simplement déclaré Michelle Bachelet, les larmes aux yeux et sous un tonnerre d'applaudissements, en présence d'un aréopage de chefs d'Etat latino-américains et du vice-président des Etats-Unis Joe Biden.

Elle devait prononcer son discours d'investiture en fin de journée, de retour à Santiago, avant d'intégrer à nouveau le Palais de la Moneda.

Symbole fort dans un pays encore marqué par la dictature, c'est la sénatrice socialiste Isabel Allende, fille de l'ex-président Salvador Allende renversé par le coup d'Etat du 11 septembre 1973, et première femme à présider le Sénat chilien, qui a remis l'écharpe présidentielle bleu, blanc et rouge à Michelle Bachelet, 62 ans, dont le propre père a été torturé et tué aux premiers jours de la dictature Pinochet.

"C'est un grand honneur de relever le défi d'être la première femme présidente du Sénat dans l'histoire du Chili et de remettre l'écharpe présidentielle", a déclaré la sénatrice, visiblement très émue, affirmant que cette "image historique" ferait "le tour du monde".

Première femme élue à la tête d'un pays sud-américain, Mme Bachelet fait face à de nombreux défis pour son retour à la Moneda, qu'elle avait quitté en 2010 avec un taux de popularité record. Elle succède au conservateur Sebastian Piñera, qui quitte le pouvoir avec un bilan contrasté, mais ne cache pas son ambition de succéder à Michelle Bachelet dans quatre ans.

Avant de quitter le palais présidentiel, le président sortant a assuré "partir la tête haute" et affirmé que son gouvernement remettait à Michelle Bachelet "un Chili qui est devenu un pays meilleur que celui que nous avions il y a quatre ans".

Elue le 15 décembre dernier avec plus de 62% des suffrages, 20 points devant sa rivale de droite Evelyn Matthei, la nouvelle présidente a promis de mener "enfin" à bien "de profondes transformations" pour réduire les importantes inégalités sociales et développer le pays "de façon plus harmonieuse".

Rompant avec le style figé de la classe politique traditionnelle, cette médecin de formation, ancien ministre et ex-directrice de l'ONU-Femmes, mère de trois enfants et grand-mère, s'est notamment fortement engagée en faveur de l'amélioration des droits des femmes dans un pays ultra-conservateur, où l'avortement, même thérapeutique, est interdit et où le divorce n'a été légalisé qu'en 2004.

Pour ce nouveau mandat, la socialiste s'est fixé des objectifs ambitieux, promettant dans les 100 premiers jours de son gouvernement 50 mesures choc, dont une vaste réforme de l'enseignement et de la fiscalité avec une augmentation importante de l'impôt sur les sociétés pour financer une refonte du système éducatif.

Mme Bachelet a également promis l'adoption d'une nouvelle constitution pour remplacer celle qui porte la signature du dictateur Augusto Pinochet (1973-1990).

La nouvelle présidente du Chili hérite en outre d'un pays un peu essoufflé par le ralentissement de l'économie mondiale, un recul des investissements et la baisse des prix du cuivre, dont il est le premier producteur au monde. L'économie chilienne reste toutefois globalement solide, avec une croissance entre 3,75% et 4,75% prévue pour 2014.

Mais c'est dans le domaine de l'éducation, alors que des dizaines de milliers d'étudiants n'ont pas accès à un enseignement gratuit et de qualité, que les attentes sont les plus fortes.

Les nouveaux leaders de l'influent mouvement étudiant, fort du soutien des centaines de milliers de jeunes descendus dans la rue lors des manifestations massives de 2011, ont d'ores et déjà exprimé leur méfiance vis-à-vis de Michelle Bachelet et avaient appelé à ne pas voter lors des élections.

Avant même d'entrer en fonctions, la vice-ministre de l'Education, Claudia Peirano, a démissionné et le ministre de l'Education désigné Nicolas Eyzaguirre est déjà fortement critiqué.

Trois autres vice-ministres ont également renoncé à leurs futures fonctions pour des motifs divers, illustrant les pressions auxquelles sera soumise la présidente Bachelet dès le début de son mandat.

rto-ms/ag/jeb

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