Deux Saoudiens ont été condamnés respectivement à dix et à huit ans de prison, sur la foi de tweets, pour liens avec Al-Qaïda et soutien à des activistes chiites, a rapporté tard lundi l'agence officielle saoudienne Spa.
Le premier, dont l'identité n'a pas été révélée, a écopé de dix ans de prison assortis d'une interdiction de voyager de dix ans, à l'issue de sa peine, et à une amende de 100.000 riyals (27.000 dollars).
Il a été reconnu coupable de suivre "la pensée déviante", ce qui désigne en Arabie saoudite, l'idéologie jihadiste d'Al-Qaïda.
Il a été également condamné pour avoir appelé sur Twitter à désobéir aux dirigeants saoudiens et insulté des dignitaires religieux.
Le deuxième prévenu, condamné à huit ans de prison, a été reconnu coupable d'avoir cherché sur Twitter à assister médicalement des manifestants chiites blessés de la localité de Awamiyah, foyer dans l'est de l'Arabie saoudite de la contestation de cette minorité religieuse, et d'avoir participé à des marches hostiles aux autorités.
Dimanche, un islamiste saoudien a été condamné à huit ans de prison pour avoir dénigré le roi, appelé à manifester et critiqué des arrestations d'extrémistes.
L'Arabie saoudite, royaume ultra-conservateur, est engagée dans une campagne contre les extrémistes proches d'Al-Qaïda et des protestataires chiites dans l'est du pays.
Les autorités saoudiennes viennent de lancer un ultimatum à ses ressortissants combattant à l'étranger à rentrer, faute de quoi ils seraient poursuivis par la justice.
Elles ont en même temps annoncé une série de mesures de nature à museler toute opposition interne.
Ainsi, "les appels, la participation, la promotion ou l'instigation aux sit-in, manifestations, rassemblements et communiqués communs" seront passibles de prison, avait annoncé le 7 mars le ministère saoudien de l'Intérieur.
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