L'Afrique du Sud va demander des explications aux autorités mozambicaines après la publication d'un article relatant le calvaire de plusieurs détenues sud-africaines, obligées de se prostituer pour obtenir nourriture ou produits d'hygiène de base dans leur prison au Mozambique.
Le ministère sud-africain des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué lundi qu'il prenait "ces allégations au sérieux". "L'affaire sera portée à l'attention des autorités mozambicaines pour plus amples investigations", a-t-il ajouté.
L'hebdomadaire sud-africain Sunday Times a produit dimanche des témoignages disant que "parfois, les filles sont forcées à coucher avec les gardiens pour avoir du pain ou du savon". "Nous sommes comme des esclaves sexuelles", a confié l'une d'elle.
Les autorités pénitentiaires du Mozambique, contactées à Maputo par l'AFP, ont indiqué ne pas être au courant.
En 2012, Amnesty International avait inspecté des prisons du Mozambique et répertorié une série d'atteintes au droits de l'homme: prisons surpeuplées, arrestations arbitraires et des cas de torture par la police.
Pour les étrangers qui atterrissent dans les prisons du Mozambique, s'ajoutent des problèmes de langue et d'accès à une assistance légale. Lorsque ces derniers n'ont pas la visite régulière de leur famille ou de leurs proches, l'accès à la nourriture est aussi un problème, selon l'ONG.
Amnesty International avait déploré à cette occasion que les ressortissantes sud-africains ne jouissent d'aucune protection consulaire spécifique, ou visites de leur ambassade, ce que le gouvernement sud-africain a démenti lundi, assurant faire des visites régulières.
Lors la dernière visite effectuée aux détenus sud-africains, ces derniers se sont plaints de l'absence de traitements médicaux et de nourriture, a indiqué Pretoria.
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