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Les quotidiens de Québecor Média défendent leur indépendance

Les quotidiens de Québecor Média défendent leur indépendance
Capture d'écran

La décision du magnat de la presse Pierre Karl Péladeau de se porter candidat du Parti québécois dans Saint-Jérôme laisse perplexe une bonne partie de la classe médiatique. Alors que les quotidiens de Québecor Média défendent leur indépendance, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) évoque un « mélange explosif ».

Dans un communiqué transmis lundi matin, la FPJQ réitère sa confiance dans « l'impartialité et le professionnalisme des journalistes de Québecor et ne met nullement en doute la neutralité de sa direction de l'information ». « Mais la société québécoise ne peut pas se permettre de faire reposer sur leurs seules épaules l'indépendance que les médias doivent maintenir à l'égard du pouvoir politique », poursuit-elle.

Comme plusieurs, la FPJQ considère que M. Péladeau doit non seulement céder la gestion de son patrimoine à un mandataire indépendant, mais qu'il doit aussi vendre actions dans Québecor s'il est élu le 7 avril prochain.

« M. Péladeau a un choix de carrière à faire, écrit-elle. Comme entrepreneur, il sait qu'on ne peut pas aller dans toutes les directions à la fois. Choisir, c'est devoir renoncer à certaines choses. »

Pendant ce temps, les quotidiens de Québecor Média défendent leur indépendance, faisant valoir qu'ils « n'ont jamais dit à leurs lecteurs pour qui voter, ou comment penser » et que « cela ne changera pas aujourd'hui ».

« La décision de M. Pierre Karl Péladeau de se lancer en politique ne changera rien ni à la couverture de l'actualité, ni aux opinions publiées dans Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec », écrit le vice-président Information de Sun Média Québec et rédacteur en chef du Journal de Montréal, Dany Doucet, dans un texte publié lundi matin.

« Nos chroniqueurs et blogueurs sont indépendants et de grande réputation, poursuit-il. Ils n'accepteraient jamais de se faire dicter une façon de penser et, si cela se faisait, ils seraient les premiers à le dénoncer. »

La chef péquiste, Pauline Marois, a d'ailleurs rappelé au cours d'un point de presse lundi matin que Le Journal de Montréal pouvait parfois être très dur envers le Parti québécois.

« Il est assez critique sur ce que nos posons comme geste, a-t-elle constaté. Par contre, il y a aussi des gens de toutes les tendances, alors je vais laisser la population faire son choix. »

En entrevue à ICI Radio-Canada Première, Pierre Karl Péladeau a réitéré lundi qu'il ne détenait plus de poste de direction au sein de Québecor et que les responsables des journaux du groupe continueraient de faire leur travail.

« Si Le Journal de Montréal est numéro un, c'est aussi parce que c'est la tribune de tout ce qui est possible d'avoir comme opinion », a plaidé M. Péladeau en entrevue avec Marie-France Bazzo.

Plus tard, le candidat péquiste dans Saint-Jérôme a affirmé qu'il existait la même diversité d'idées au sein du Parti québécois. « C'est une merveilleuse équipe qui reflète justement tous les courants qui existent dans la société », a-t-il dit.

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, est parmi ceux qui ont soulevé des questions éthiques en lien avec la candidature de Pierre Karl Péladeau. Il s'est dit très inquiet de l'indépendance du réseau TVA et de l'agence QMI durant la campagne électorale.

Plusieurs, dont le chef de la CAQ, ont aussi réclamé que le nouveau candidat péquiste ne se contente pas de placer ses actions dans Québecor en fiducie, advenant son élection, mais qu'il les vende.

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