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Malaysia Airlines: avarie mécanique, erreur humaine, attentat: quelles pistes?

Malaysia Airlines: avarie mécanique, erreur humaine, attentat: quelles pistes?

Les experts avancent une série d'hypothèses, de l'avarie mécanique à l'attentat, pour tenter d'expliquer la disparition du Boeing 777 de Malaysia Airlines samedi peu après son départ de Kuala Lumpur à destination de Pékin.

Plusieurs éléments intriguent particulièrement les spécialistes: l'appareil, qui transportait 239 passagers et était "apte" au service -- selon la compagnie aérienne --, n'a pas envoyé de signal de détresse et les conditions météorologiques étaient favorables sur sa trajectoire.

Question: une défaillance technique est-elle vraisemblable?

Réponse: le Boeing 777 est un long-courrier qui s'est révélé très fiable depuis sa mise en service en 1995. Le seul accident mortel impliquant un 777 avait eu lieu en juillet 2013 à l'aéroport de San Francisco (trois morts). Après cet accident, des experts aéronautiques avaient loué le B-777 pour la sécurité de ses équipements ayant permis d'éviter d'autres morts.

Des problèmes soudains de structure entraînant une dislocation de l'avion ou une dépressurisation subite de la cabine sont par ailleurs jugés très improbables sur des avions modernes. "Au cours des deux ou trois décennies passées, il n'y a eu aucun incident de ce genre", rappelle Ravi Madavaram, analyste du secteur aéronautique chez Frost & Sullivan.

Et le journal de maintenance du Boeing de Malaysia Airlines ne "fait rien ressortir de flagrant", selon l'expert indépendant indonésien Gerry Soejatman.

Le chef de l'armée de l'air malaisienne a évoqué dimanche "une possibilité réelle que l'avion ait fait demi-tour" avant, selon toute vraisemblance, de s'écraser. Mais pour le patron de Malaysia Airlines, les systèmes d'alerte du Boeing auraient alors été déclenchés. "Quand il y a un demi-tour en vol, le pilote ne peut pas continuer comme prévu", a-t-il fait valoir.

Question: Malaysia Airlines est-elle fiable?

Réponse: la compagnie a enregistré peu d'accidents. En octobre, un bimoteur Twin-Otter s'était écrasé à l'atterrissage sur l'île de Bornéo, entraînant la mort du copilote et d'un passager. En 1977, un autre appareil s'était écrasé dans le sud de la Malaisie, tuant les 93 passagers et les sept membres d'équipage.

Question: une erreur humaine est-elle envisageable?

Réponse: l'erreur humaine est envisagée à la lumière de l'accident en 2009 d'un A330 d'Air France dans l'océan Atlantique au large du Brésil. L'accident avait coûté la vie aux 228 passagers et membres de l'équipage. L'enquête technique a déterminé une série de défaillances techniques et d'erreurs humaines selon un "effet boule de neige", rappelle Ravi Madavaram.

Les mêmes circonstances ont été rencontrées lors de l'accident en janvier 2007 d'un avion de la compagnie Adam Air assurant la liaison Surabaya-Manado en Indonésie (102 morts). "Ils ont eu à faire face à un dysfonctionnement (technique) mais l'ont mal diagnostiqué et ils se sont écrasés avoir d'avoir pu lancer une signal de détresse. Si l'équipage ne comprend pas rapidement ce qui se passe, il peut rapidement perdre le contrôle de la situation", souligne Gerry Soejatman.

Question: l'avion a-t-il pu se retrouver à court de carburant?

Réponse: Malaysia Airlines a indiqué que l'avion disposait de réserves de carburant suffisantes pour atteindre Pékin (6 heures) et de deux heures de réserve supplémentaire, une précaution classique.

La règlementation stricte et les certifications technologiques rendent cette hypothèse d'autant moins crédible. Mais même en cas de perte de carburant, le pilote aurait eu assez de temps pour lancer un appel de détresse et faire demi-tour pour se poser à terre.

Question: peut-il s'agir d'une tentative de détournement ou d'un attentat?

Réponse: cette hypothèse a émergé après que les autorités malaisiennes ont révélé la présence à bord d'au moins deux passagers détenteurs de passeports volés. Le fait que les pilotes n'aient pas envoyé de signal de détresse a également concouru à alimenter ce scénario qui reste néanmoins "très spéculatif", nuance Ravi Madavaram, soulignant que nul n'avait encore revendiqué ce qui serait un attentat.

"Sans introduire d'arme (dans la cabine), il est extrêmement difficile de pénétrer dans le cockpit", relève de son côté Shukor Yusof, analyste chez Standard & Poor's.

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