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Jeanne Cherhal amoureuse sur "Histoire de J."

Jeanne Cherhal amoureuse sur "Histoire de J."

Après une escapade au coeur du répertoire de Véronique Sanson, la Française Jeanne Cherhal publie lundi "Histoire de J.", album féminin et amoureux, d'où émane la chaleur des grands disques des années 70.

En 2011, Jeanne Cherhal sort "avec la chair de poule" d'un concert de Véronique Sanson, qu'elle voit pour la première fois sur scène.

"Je me suis dit que j'étais passée à côté d'un monument et j'ai acheté tous ses albums", raconte la jeune femme coiffée à la Jean Seberg.

Parmi ces albums, se trouve "Amoureuse", publié presque 40 ans plus tôt.

La chanteuse, qui a déjà quatre albums à son actif, décide de prendre prétexte de cet anniversaire pour faire revivre sur scène le disque et ses chansons entrées dans le patrimoine français: "Bahia", "Besoin de personne", "Dis-lui de revenir"...

Salué par la critique, le projet n'a donné -- volontairement -- lieu qu'à trois représentations à Paris puis aux Francofolies de la Rochelle. Mais il a marqué Jeanne Cherhal.

"Je me suis attelée aux morceaux de Sanson avec assiduité et passion. Je les ai joués tous les jours pendant plus de six mois", raconte-t-elle à l'AFP.

"Je me suis mise dans ses doigts et je suis retombée amoureuse de mon piano", se souvient-elle.

Alors qu'elle avait délaissé son instrument fétiche sur son dernier disque "Charade" (2010), Jeanne Cherhal s'est cette fois entièrement concentrée sur lui, "jouant de façon plus déliée", "appréhendant des arpèges qu'(elle) ne faisait jamais".

Elle a enregistré en groupe et en analogique pour retrouver la chaleur des enregistrements des années 60 et 70.

Et si un discret vibrato se glisse parfois dans sa voix, c'est dans le thème que la filiation entre "Amoureuse" et "Histoire de J." est la plus flagrante.

"Ce n'est pas réfléchi, mais c'est tellement évident. Je me suis tellement imprégnée, j'ai tellement plongé dans ce disque là et dans son répertoire", dit-elle.

Tout au long des onze titres de l'album, Jeanne Cherhal parle d'une femme dans toutes ses contradictions, tour à tour érotique, mutine, engagée, éperdue d'amour, forte et fragile.

Au ferme "Quand c'est non, c'est non", auquel participent ses copines des Françoises (Emily Loizeau, Camille, Olivia Ruiz, Rosemary Standley et La Grande Sophie), succède ainsi le très explicite "Cheval de Feu".

"Un journaliste m'a dit +Oh, là, là vous allez vous mettre les féministes à dos+. Mais pour moi ce n'est pas incompatible d'écrire des chansons exaltées d'amour et de garder une conscience féministe", s'amuse la chanteuse.

"Je n'aurais jamais osé chanter des chansons comme ça ou sur le désir d'enfant il y a quatre ans. Ca ne me serait même pas venu à l'idée, c'était beaucoup trop intime. Mais une barrière est peut-être tombée. A 35 ans, on n'a plus rien à perdre, on n'a plus besoin de se planquer", estime-t-elle.

"Au fur et à mesure de l'écriture je me suis rendue compte à quel point ça allait être un disque d'introspection", se souvient Jeanne Cherhal.

Au point d'avoir eu une "impression de finitude, comme une boule qui se refermait" quand elle a trouvé le titre "Histoire de J.".

"C'est une manière de dire à quel point ce disque est autobiographique et j'aimais bien l'idée de pouvoir interpréter le +J+ de manière différente : ça peut être un verbe +jouer+ ou +jouir+, un nom commun comme +joie+ ou un nom propre, le mien", dit-elle.

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