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France: plusieurs milliers d'antinucléaires manifestent sur le Rhin

France: plusieurs milliers d'antinucléaires manifestent sur le Rhin

Plusieurs milliers d'antinucléaires français, allemands et suisses s'étaient donné rendez-vous dimanche sur des ponts du Rhin, à l'occasion du troisième anniversaire de la catastrophe de Fukushima au Japon, pour réclamer notamment la fermeture de la doyenne des centrales nucléaires françaises à Fessenheim (est).

En famille, avec pancartes et fanfares, les manifestants étaient près de 3.500 selon les forces de l'ordre, plus du double selon les organisateurs, répartis sur huit ponts enjambant le Rhin, de Strasbourg jusqu'à la frontière suisse en passant par Fessenheim.

Diverses actions pacifiques et symboliques ont été menées comme un "die in" à Strasbourg, où les manifestants se sont couchés sur le pont de l'Europe, des chaînes humaines reliant les deux rives, des lâchers de ballons, des prises de parole et une minute de silence en mémoire aux victimes de Fukushima.

"Fukushima, les gens croient que c'est derrière eux, alors qu'en réalité ça ne fait que commencer: le plus grand nombre de victimes est à venir. On commence maintenant à voir apparaître de premières leucémies infantiles" au Japon, s'est indigné André Hatz, porte-parole de l'association Stop Fessenheim et membre du réseau Sortir du nucléaire, interrogé par l'AFP.

"Plusieurs milliers" de manifestants selon les organisateurs, environ 1.400 selon les gendarmes, ont ensuite convergé dans le calme devant la centrale nucléaire de Fessenheim, la plus vieille de France encore en activité, pour réclamer sa "fermeture immédiate", avant de se disperser.

En service depuis 1977 et dotée de 2 réacteurs d'une puissance de 900 mégawatts chacun, Fessenheim, exploitée par Electricité de France (EDF), est la seule des 19 centrales françaises dont la fermeture a été annoncée par le président François Hollande, pour fin 2016.

Mais cette promesse ne satisfait pas les antinucléaires. "On est en train de nous mener en bateau, un accident peut arriver n'importe quand" a dénoncé M. Hatz, rappelant que la centrale est construite sur une faille sismique et qu'elle est menacée d'inondation du fait de sa proximité avec le grand canal d'Alsace.

Parmi les manifestants à Fessenheim figurait le Japonais Naoto Matsumura, surnommé "le dernier homme de Fukushima", qui effectue actuellement un séjour en Europe pour avertir des risques nucléaires.

"C'est ma première manifestation" a confié à l'AFP M. Matsumura, 54 ans, cheveux blancs et moustache fine, se disant "étonné" du nombre de manifestants et de médias présents. "Au Japon, il y a aussi des manifestations antinucléaires mais pas assez", a-t-il regretté.

Jeudi, à Paris, il avait estimé que le prochain accident nucléaire arriverait "soit au Japon, soit en France".

"Je pense qu'EDF estime également que les centrales nucléaires françaises bénéficient d'une technique de meilleure qualité. Tepco (compagnie japonaise d'électricité), c'était pareil. Ils nous disaient qu'il n'y avait pas de danger, que c'était sûr..." avait-il déclaré.

"Il faut dire haut et fort qu'il faut arrêter le nucléaire, il faut se battre", a ajouté celui qui vit en ermite avec des animaux près de la ville japonaise désertée de Tomioka, située dans le périmètre interdit d'un rayon de 20 km autour de la centrale de Fukushima, dévastée depuis le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars 2011.

bur-etb/alc/ih

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