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Artistes et spectateurs se rassemblent par milliers à Madrid pour "défendre la culture"

Artistes et spectateurs se rassemblent par milliers à Madrid pour "défendre la culture"

Dansant au son des tambours, applaudissant les musiciens de jazz, blues ou rumba, des milliers d'artistes et de spectateurs se sont rassemblés dimanche dans le centre de Madrid pour "défendre" le secteur de la culture, frappé en Espagne par les mesures d'austérité.

"C'est la première fois que tout le secteur s'unit pour revendiquer que la culture nous concerne tous et est pour tous", affirmait Jesus Marchante, un peintre madrilène de 59 ans venu participer à la peinture d'un tableau aux couleurs vives, inspiré par les sons et l'ambiance du rassemblement.

"On ferme des théâtres, des cinémas, on privatise des espaces publics destinés à la culture; les arts plastiques ne reçoivent aucune subvention, les musées, très peu, la musique et l'histoire de l'art disparaissent de l'enseignement secondaire et les coupes sont, comme dans la Santé et l'Éducation, impressionnantes", déplorait-il.

Parmi la foule de participants, beaucoup portaient des t-shirts et foulards rouges, couleurs choisies pour emblème par le "Collectif de défense de la Culture", né en octobre 2013 de l'union de plus de 90 associations "face à la situation insoutenable de la culture" en Espagne, qui a subi "des coupes sans pitié" du fait de la politique d'austérité du gouvernement, selon Fernando Martin, son porte-parole.

"J'ai peur que l'on n'assiste à la décadence culturelle de l'Espagne si certaines formes de culture ne sont plus viables, économiquement", s'inquiétait Guillermo Garrido, un informaticien de 33 ans venu, planche de skateboard sous le bras, soutenir le rassemblement comme spectateur.

Point d'orgue de ce rassemblement festif, le chant du Choeur des Esclaves de Nabucco de Giuseppe Verdi "symbolisant la lutte pour la Culture", selon ses organisateurs, s'est élevé sur une grande avenue du centre de Madrid, où une scène avait été installée pour accueillir un orchestre symphonique et le choeur principal, de plus de 100 voix.

Au pied de la scène, des centaines d'autres choristes les accompagnaient. Parmi les milliers de spectateurs, certains fredonnaient timidement tandis que d'autres chantaient à pleins poumons.

Des représentants du collectif, dont le chanteur Miguel Rios, avaient lu auparavant le manifeste, accueilli par des applaudissements nourris par une foule.

Parmi leurs revendications figure la "réduction de la TVA sur la culture", passée à 21% dans ce secteur en septembre 2012.

Cette mesure a été permise par "un ministre absolument incapable", José Ignacio Wert, alors que la TVA "est à 4% dans la majorité des pays civilisés", selon Fernando Martin .

"Wert, démission", ont scandé dimanche les milliers de personnes rassemblées pour la lecture du manifeste.

Entre le début de la crise, en 2008, et 2012, le nombre de spectateurs allant voir des pièces de théâtre, des spectacles de danse ou d'opéra a plongé de 31% en Espagne, pour atteindre 13,4 millions, soit un niveau "inférieur à celui de 2002", selon un rapport de la Société générale des auteurs et éditeurs (Sgae).

Les recettes, surtout apportées par les salles de théâtre, ont chuté de 20% sur cette période.

Selon le président de l'Académie du Cinéma espagnol, Enrique Gonzalez Macho, la hausse de la TVA a aggravé la situation: 400 salles ont fermé dernièrement et les recettes du cinéma ont chuté de 16% en 2013, à 508 millions d'euros.

elc/ih

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